"Panama papers" ou l'exotique au service de la fraude et de la corruption…

Photo

L'énième secousse tellurique dont l'épicentre est toujours le même: celui de l'univers véreux et vénal de la politique et des affaires. Paradis fiscaux pour milliardaires et leurs polichinelles, évasion fiscale, fraudes....Bref, les monstruosités habituelles du capitalisme sauvage et pervers.

Le dépouillement est en cours, le scandale fait florès, les prédateurs convoquent leurs avocats, le terrorisme financier révèle encore une fois ses accointances hideuses et sa face mafieuse, la presse se réjouit de l'aubaine, c'est la fête à Paname et les célébrations atteindront tout le gratin: de la froide Sibérie jusqu'aux confins désertiques de l'Arabie.

En Tunisie, il semble que certaines personnalités politiques ainsi que des hommes d’affaires aient été subjugués et séduits par le charme ensorcelant des paradis fiscaux si bien qu’ils ont entrepris des consultations pour s’informer des modalités à suivre au cas où il serait nécessaire de mettre le butin à l’abri des convoitises du fisc et de l’Etat. Précaution fort utile quand on ignore tout sur l’origine de ces fonds, sur les circuits et chemins tortueux qu’ils ont emprunté avant d’atterrir dans quelques îles paradisiaques où ils seront blanchis, logés et nourris !

L’opinion publique a montré un intérêt discret à ce scandale planétaire alors que les médias s’affairent à noyer le poisson et à orienter notre regard fort complaisant vers Monastir où se tenait le bal des hypocrites, déguisés à l’occasion en bourguibistes repentis et entièrement dévoués à la mémoire du glorieux patriarche !

C’est qu’en Tunisie corruption, évasion fiscale et fraudes sont du menu fretin, en plus, l’Etat encourage par son consentement, par son silence et par ses lois toutes les vocations maléfiques !!!

En effet, L'État recule dangereusement et s'expose ainsi à toutes les formes de chantage.

En légitimant l'impunité par leurs discours, leurs initiatives et en réhabilitant tous les mafieux et tous les escrocs, présidence de la République et du gouvernement ont bradé l'autorité de l'État, le transformant en succursale des grandes enseignes du banditisme et de la corruption. Haro sur qui????

J’aurais aimé que nous soyons islandais, que nous soyons nombreux, que nous encerclions l’ARP, un million de citoyens anonymes, sans drapeaux et sans identité politique, rassemblés sous la même bannière, la bannière de la citoyenneté assumée, exigeant d'une seule voix que les malhonnêtes et les tricheurs soient sanctionnés, exprimant leur dégoût, leur écœurement, leur lassitude , leur volonté de fonder un État exonéré de toutes les tares qui sont les siennes: corruption, prévarication, concussion, clientélisme, népotisme, fraudes diverses et multiples, régionalisme, impunités et passe-droit, médiocrité tous azimuts, extorsion, dilapidation des deniers publics, délabrement moral, intellectuel, social, scolaire, sanitaire, civique….Un état de déliquescence qui nous conduira inéluctablement vers la faillite, la banqueroute et une effroyable déchéance morale.

Or, une espèce d'indifférence atavique à l'égard de la chose publique, des valeurs qui inspirent la dignité citoyenne, associée au mépris de soi , à l'accoutumance à la servitude et aux caprices du prince, à une immaturité politique engendrée par les querelles puériles, le narcissisme et les égoïsmes perfides de politiciens incroyablement masochistes et myopes, ont fait que cette manifestation n’ait pas lieu. J'aurais aimé…le conditionnel est de rigueur…

Le meilleur spot citoyen consisterait à appeler les Tunisiens à descendre en masse dans les rues pour dire NON à la République des corrompus et des mafieux, non à ces arrangements perfides et à ces connivences infâmes qui consacrent l'impunité des fraudeurs, des escrocs, des corrompus et des véreux.

Mais nous ne sommes pas islandais parce que nous ne nous soucions ni de l’avenir du pays, ni du respect de la Constitution ni de la légalisation des délits financiers…Que l’hydre mafieux ressurgisse…cela ne nous interpelle pas !

Néanmoins une question mériterait d’être posée à tous les tunisiens, aux citoyens tunisiens, à ceux qui se sont débarrassés de leurs oripeaux idéologiques, de leurs colifichets de militants :

En réalité la question est très simple: êtes-vous pour ou contre la corruption, la fraude et évasion fiscales, l'extorsion, le détournement de fonds publics, l'opacité dans l'adjudication des marchés publics, l'enrichissement frauduleux et illicite…en Tunisie ou ailleurs, y compris sur la planète Mars.

Répondez à cette question et vous saurez exactement qui vous êtes et ce que vous valez vraiment.

Trêve de sophismes, d'hypocrisie et de billevesées.

Un peu partout dans le monde des mouvements citoyens naissent et émergent, se structurent et expriment leur dégoût envers des régimes corrompus, fondés sur les allégeances familiales, tribales, féodales, confessionnelles….Des régimes qui ont institutionnalisé la corruption, le clientélisme, le népotisme…et toutes les tares qui font que ces bouffons vivent hors du temps et hors de leur siècle.

Tous ces régimes et leurs sinistres avatars en Égypte, en Syrie, en Arabie Saoudite….finiront par tomber, cette lame de fond qui enfle emportera les derniers vestiges de dictatures insalubres, infectes, irrémédiablement anachroniques et mortifères.

Nous, nous fûmes victimes de l'engouement pour la politique (la mauvaise) au lendemain du 14 Janvier 2011 au moment où des jeunes et moins jeunes se ruèrent vers les partis politiques vieux et récents pour trouver chaussure à leur pied et se catapulter leaders, colleurs d'affiche, propagandistes à deux balles ou hommes de peine d'un prétendu leader dont on pressent le charisme et l'aura.

Qu'à cela ne tienne, c'est de bonne guerre après les années de vaches maigres et de dictature, tout le monde se croyait investi de la tâche de reconstruire un État délabré et les vocations les plus improbables et les plus fantasques se drapaient de la vertu du devoir pour cacher ce qu'il y avait de plus horripilant dans leur volonté de paraître et d'être sollicités par une politique dont ils ignorent pratiques(malsaines), rivalités (malsaines)et arrangements (malsains).

Le temps fit son œuvre, et après s'être épuisés dans des débats oiseux, dans des polémiques de chiffonniers et dans des magouilles de canailles, la plupart d'entre-eux, écœurés et dégoûtés, revinrent à leur quotidien morose et renoncèrent à un militantisme qui n'avait de militant que le nom, quant aux médiocres et aux zélés serviteurs des causes perdues et des hommes, ils survécurent à tous les affronts, contribuèrent aux cabales les plus funestes et eurent droit à la reconnaissance éternelle de leurs chefs respectifs.

Tous les partis, toutes tendances confondues, fonctionnent de cette manière, si bien qu'ils renoncent rapidement aux idéaux qui sont les leurs pour se compromettre dans la petite politique politicienne, sans envergure, sans vision et sans perspective.

Ce pays est en panne de projet, d'alternative, de choix économiques, culturels….rompant définitivement avec la corruption, le clientélisme, le népotisme et toutes ces tares qui ont été perpétuées par la nouvelle ancienne classe politique au grand dam des ingénus, des rêveurs et des utopistes. Or, point de salut sans un grand rêve qui mobilise et fédère tous les Tunisiens et toutes les Tunisiennes. La responsabilité incombe à ceux qui n'ont pas eu le courage de pratiquer la politique autrement…. Servir et non se servir!!!!

Commentaires - تعليقات
Pas de commentaires - لا توجد تعليقات