Amender la Constitution ou plutôt les partis ?

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Les petites mains sont de sortie pour entonner la nécessité de changer la constitution. D'ordinaire, ce sont nos brillants constitutionnalistes qui montent au créneau (comme au bon vieux temps de la Troïka) pour expliquer l'inexplicable : amender la constitution de janvier 2014 dans le sens de l'accroissement des pouvoirs du président de la république, alors que l'écrasante majorité des 217 constituants ne l'entendaient pas de cette oreille.

Mais comme, ces mêmes constitutionnalistes convoitent tous ou presque, une place au sein de la future cour constitutionnelle, ils préfèrent rester cois. Histoire de ne pas hypothéquer les chances des uns et des autres. Et laissent donc faire les journaleux et "experts" de toutes sorte, occuper l'espace médiatique.

Il y a bien dans notre pays, 10 millions de sélectionneurs de football et 10 millions d'experts militaires, on trouvera bien 10 millions de constitutionnalistes à la petite semaine. C'est ainsi que nous avons droit à des analyses aussi fouillées et pointues les unes que les autres pour défendre la thèse d'un renforcement des pouvoirs du président de la république au motif qu'il existe une crise au "sommet de l'Etat".

Diagnostic en trompe-l’œil en vérité, parce que la meilleure constitution au monde ne peut être d'aucun secours, si le parti ayant remporté les élections se scinde en deux, après un an d'exercice du pouvoir. Aussi, là où il y une crise, c'est du côté des partis qu'il faut regarder. Une crise aiguë qui semble paralyser peu à peu l'ensemble du système politique.

Nidaa, le parti arrivé en tête, lors des législatives de 2014 s'est désagrégé en deux temps, trois mouvements. Ses petits camarades de promotion (Afek, UPL) sont devenus, au fil du temps, des partis croupions. Et tout ce beau monde est à la merci du bon vouloir d'Ennahdha, l'ennemi d'hier. Il suffit à présent à celle-ci de tousser pour que tout l'attelage monté pour soutenir le gouvernementEssid ne s'effondre.

Plus au centre (si tant est que c'en est un) les partis qui ont connu une sévère défaite lors des mêmes législatives (Joumhouri, Takatol, Tahalof, Tayar) et qui sont peu ou prou de la même sensibilité politique ne veulent pas s'unir pour autant. Et la Jabha qui n'en finit pas de se lézarder ainsi que le Massar de s'étioler.

De tout ce qui précède, qu'est ce qui serait donc le mieux pour le pays : amender la constitution ou plutôt les partis ?

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