Le "post islamisme" ...enfin ?

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Pour autant, elle n’aura pas pour effet de « mettre fin à l’ère de l’islam politique » comme certains aimeraient pouvoir l’annoncer. Elle n’affectera bien sûr que très peu les formations qui ne s’y reconnaissent pas, avec lesquelles elle creusera même la fracture. Ce sera d’ailleurs sans doute le cas dans l’arène tunisienne où Ennahdha est très loin de faire le plein du potentiel des “voix” islamistes et où son évolution vers le centre puis vers la “périphérie”, laisse aujourd’hui plus d’espace à des mobilisations plus radicales.

Mais cette évolution signale tout de même une tendance intéressante. Une composante importante du spectre islamiste est bien en train de se rapprocher d’un seuil historique. Ce seuil est celui à partir duquel la volonté strictement réactive de redonner à une appartenance religieuse, longtemps considérée comme menacée, sa place dans la société, perd progressivement de sa centralité.

Avec Ennahdha, cette transformation n’affecte pour l’heure qu’une « extrémité » du très large spectre islamiste. « De Rached Ghannouchi à Abou Bakr Al Baghdadi », je continue pour ma part à qualifier la permanence islamiste en termes d’ “omniprésente diversité ».

La mise au point de Ghannouchi élargit un peu plus encore le spectre de cette diversité. Elle ajoute, à sa marge, une catégorie frontière à toutes celles qui permettent de rendre compte de l’actuel “pluriel” islamiste : celle - qu’une utilisation prématurée avait à mes yeux longtemps dévoyée et qui va devenir désormais fonctionnelle - de « post islamisme ».


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