Je dirai tout d’abord, qu’elles sont réductrices et déstructurantes, aussi bien celles que nous avons importé que celles que nous avons fabriquées sous la chape de plomb qui nous asphyxiait depuis des décennies dans nos contrées arabes.
Elles ont eu cette sournoise aptitude à nous diviser, nous disloquer, et nous éparpiller…Tenus à l’écart, génération après l’autre, de toute activité politique constructive et épanouissante, nous nous sommes jetés sur ces dogmes avec la frénésie d’un affamé prêt à tout avaler. L’islamiste illuminé et béat s’est pendu aux basques d’une religion, dont il n’a jamais saisi le caractère universel et la portée éminemment humaine et humaniste. Le marxiste s’est couvert de ridicule en confondant allègrement l’idéal de la dignité humaine et la violence des propos et de la pensée. Le conservateur s’est encore enlisé davantage dans sa fange faite de déni et de mépris.
La tolérance prit des coups dont elle ne se releva plus. Et face aux dictatures au pouvoir, nous avons, inconsciemment ou pis consciemment crée nos propres carcans nos propres prisons.
Elles sont, d’autre part, une sorte d’impasse où nombre d’entre nous s’est engouffré sans aucun bagage, aucune assise culturelle, aucun moyen pédagogique aplanissant et préparant d’autres lectures, d’autres visions.
Nous sommes partis à l’assaut d’un donjon se flattant de changer la face du monde, sans nous rendre compte que la notre de face était boueuse et encrassée.
Oui, je suis contre les idéologies car elles sont figées dans nos pays, dépassées, obsolètes et ces dernières années nous ont clairement démontré qu’elles pouvaient être meurtrières aussi.
Ouvrons la voie à la culture, à l’échange, arrêtons de nous écouter pérorer en lançant des slogans éculés, glanés au fil de nos lectures, en diagonale, et non de la vie.
Tout acte est foncièrement politique, certes, cependant il est aussi l’expression d’un vécu propre, et ça les gens l’oublient ou ont peur de le clamer.