L'hypothèse Chahed comme futur chef du gouvernement…

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Quelques raisons qui font que Béji Caïd Essebsi ne devrait pas confier la direction du gouvernement à un membre de Nidaa.

• Il ne l'a pas fait au lendemain des législatives quand la légitimité électorale de ce parti était tout fraîche. Ce serait un contre-sens de le faire à présent.

• Nidaa ne doit son maintien au même niveau arithmétique que Ennahdha (69 sièges) qu'au retour au bercail de quelques députés en proie au Bovarysme politique.

• Nidaa n'est pas un parti en ordre de marche. Depuis sa scission, il est en lambeaux et tout le monde y attaque tout le monde. Aussi, un parti qui ne peut pas mettre de l'ordre dans ses affaires ne peut pas déléguer quelqu'un qui puisse le faire pour le pays.

• Le déroulement de la journée du 30 juillet à l'ARP et le plaidoyer de ses principaux députés a fini de convaincre que ce parti est plus que jamais frappé d'infantilisme.

L'hypothèse Chahed comme futur chef du gouvernement suscite bien des réactions. Bien entendu, sa proximité familiale avec Essebsi n'est pas avérée (et d'ailleurs elle importe peu) même si le fait qu'il soit un homme de son sérail peut poser question.

On se souvient qu'au cours de Janvier 2015, Béji caïd Essebsi en désignant Essid à ce poste, avait voulu couper court au procès d'intention du "Taghaouel". Avec Chahed, le fantôme de cette controverse plane à nouveau. Moyennant un double aspect : à la fois, comme homme faisant partie du clan du président de la république et comme l'homme de Nidaa.

A mon sens, c'est ce dernier point qui devrait soulever débat, alors que la plupart des observateurs soulignent la jeunesse du candidat. N'hésitant pas à recourir à des comparaisons aussi flatteuses qu'hasardeuses avec l'avènement de Trudeau et Renzi. En oubliant l'essentiel : le Canadien ainsi que l'Italien, sont devenus premiers ministres après avoir personnellement conduit des campagnes électorales qu'ils ont remporté haut la main. Et non pas, à la faveur d'un parachutage au terme d'une entente hétéroclite entre une dizaine de partis. La différence est de taille.

Par ailleurs, deux ans après nos élections législatives de 2014, pourquoi ce critère de prime accordé à Nidaa, c’est-à-dire au parti vainqueur des élections, perdure-t-il encore dans les esprits ? Au regard de son état de décomposition avancée, n'a-t-il pas suffisamment administré la preuve de son incompétence, de son inaptitude à conduire les affaires du pays ?

Au vu des premières réactions mitigées des signataires de l'accord de Carthage, pour ne pas dire des débuts de dissensions entendues ça et là (l'UPL se disant étonnée, le Machrou se déclarant sceptique, l'UGTT se révélant défavorable quant au choix de Chahed, qui plus est, représentant Nidaa) il semble que le Président ait roulé tout le monde dans la farine, en faisant croire à ses interlocuteurs que son choix se portera sur un indépendant affublé d'une expérience politique. Critères indispensables pour conduire un gouvernement d'union nationale. Manifestement, on n'y est pas.

En tout état de cause, il est sûr que pendant les interminables discussions précédant le départ d’Essid à Carthage au cours de juin et juillet, Essebsi a bien pris soin de ne pas évoquer le nom du futur locataire de la Kasbah.

Pour mieux mettre, plus tard, tout le monde devant le fait accompli… A moins, d'un autre feuilleton estival qui n'en finit pas…

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