Tel un drogué qui avait juré, promis craché, de ne plus y retoucher, Nicolas Sarkozy est non seulement retourné à la politique, mais il est candidat à la primaire de la droite.
Pourquoi un homme qui a goûté à tous les pouvoirs et qui n'est pas indispensable - car nul ne l'est - et qui pourrait s'accomplir dans des domaines éloignés de sa vie professionnelle antérieure - la politique - postule-t-il à l'Elysée ?
Nonobstant toute considération politique, cet homme a besoin du pouvoir pour vivre, à l'instar de ses pairs. Le pouvoir et son ivresse qui le distinguent du commun.
Le drogué en état de manque et désargenté est prêt à commettre un vol pour avoir les moyens d'acheter sa dose quotidienne.
Nicolas Sarkozy en état de manque de pouvoir est prêt à tous les vols idéologiques pour emporter l'élection qui lui permettra de candidater pour gagner la présidentielle de 2017.
D'où "ses idées" très droitières inspirées du FN et de l'école de Chicago (Medef).
A l'instar de son successeur, François Hollande de la déchéance…
Car ce qui aurait pu paraitre étonnant dans les années 80 ne l'est plus aujourd'hui.
Le programme de Nicolas Sarkozy débute là où la politique de son successeur s'est arrêtée.
Ainsi, les mesures préconisées dans le domaine économique et social s'inscrivent dans la logique de la loi travail de Myriam El Khomri. A l'instar de François Hollande qui n'est pas allé à rebours de son prédécesseur : TSCG, ANI, CICE, réformes des retraites, de l'indemnisation du chômage, indifférence à la casse de l'outil industriel…
Aussi, je ne commenterai pas les déclarations et les programmes du candidat LR et du candidat PS dans les mois qui viennent.
Je ne désire pas collaborer à l'illusion médiatique d'un clivage gauche-droite incarné par LR et PS.
Nicolas Sarkozy et François Hollande sont, pour ainsi dire, les deux faces de la même pièce :
La version nerveuse et la version molle.
La droite décomplexée et la droite complexée.
Hypocritement adversaires pour donner l'illusion d'une alternance politique, mais alliés pour poursuivre la régression sociale en cours qui n'est qu'une guerre contre les classes populaires et les classes moyennes.
Deux forces qui n'ont comme boussole que leurs propres intérêts particuliers de partis, quitte à passer un pacte avec le diable.
Deux partis de gouvernement qui ont trahi, l'un le socialisme ou tout au moins le progressisme, l'autre le gaullisme.
Deux droites fascinées par l'extrême droite nationaliste et xénophobe, l'une reprenant à son compte la déchéance de la nationalité, l'autre revendiquant le droit du sol.
Deux droites qui ont banalisé et légitimé l'idéologie du FN en violant les droits du peuple et en le volant de ses droits au travail, au logement, à la santé, à l'éducation, à une vie décente.
Voter PS ou LR en 2017 revient à voter pour la continuité d'une politique ultralibérale d'extrême droite.
Pardon ? J'exagère, je caricature, je simplifie ?
Certes.
Mais si peu…