Des décennies durant, la Tunisie était considérée comme un « bon élève » du Fond Monétaire International, de la Banque Mondiale et d’autres organisations gardiennes du Temple du Capital mondialisé et du Profit à tout prix. Il aura fallu pour bénéficier de ce statut, avoir à la tête du pays une main de fer qui sait, à la fois, mater les corps et vider les esprits. Le résultat est là ! Un pays exsangue à tous points de vue. Hyènes, chacals et autres vautours ont fini par s’entretuer quand il n’y avait plus rien à manger ; ce qui a provoqué la débandade de 2011. C’était une Révolution mais sans révolutionnaires. Ce n’était donc pas une Révolution. Nous nous sommes trompés !
La preuve : aujourd’hui, on est passé de l’État « bon élève » à l’État « mendiant ». Nous supplions des multinationales rapaces de rester… de continuer à nous piller, pourvu qu’elles nous laissent quelques miettes… nous prions nos très honnêtes « hommes d’affaires » de poursuivre leur petit business, de ne pas rembourser leurs dettes à l’État et à ses banques, de ne pas payer leurs impôts… pourvu qu’ils ne partent pas au Maroc ou ailleurs. Nous mendions des prêts pour payer les salaires d’une gigantesque administration malade et sclérosée… Après tout qu’est-ce que l’État chez nous, si ce n’est cette administration ?
Demain… dans quelques semaines… quelques mois… il n’y aura même plus d’État contre qui les gens se révolteront. Ce serait le pire des scénarios ; mais le plus probable tout de même. On aura alors le choix, entre une vraie Révolution ou le chaos total. La vraie Révolution se prépare et ne s’improvise jamais. Or le chaos signifie la porte ouverte aux perspectives les plus sinistres ; celles dont on dit qu’elles n’arrivent qu’aux autres !
Je suis certain que les partis ainsi que la dite « société civile » vont encore une fois chanter, tels les corbeaux des mauvais présages, leur vieille rengaine disant que la Révolution c’est le chaos… Méfiez-vous en !