En regardant François Fillon parader - avec la même forfanterie que BHL - sur la ligne de front qui sépare le Kurdistan irakien des territoires tenus par Daech, il me revient un de ces petits épisodes dérisoires qui en disent plus long sur un candidat que les mises en scènes électoralistes qu’il enchaîne depuis des mois.
Alors docile premier ministre du président qu’il s’efforce aujourd’hui de discréditer, François Fillon avait - fin février 2010 - séjourné à Damas à la tête d’une délégation ministérielle. Logé à l’hôtel Four Seasons, il avait insisté pour avoir une suite (impériale ?) encore plus spacieuse que celle (seulement royale ?) du président qui l’avait précédé.
Ses hôtes syriens refusant de payer les milliers d’euros de ce dernier étage de plusieurs centaines de mètres carrés, où, agenda oblige, il ne devait passer que quelques heures, l’ambassade avait du faire une démarche humiliante auprès du propriétaire de la chaîne, à Doha, pour solliciter un geste commercial permettant de satisfaire le caprice du ministre Iznogoud.
Le lendemain, à la résidence de France, le premier ministre François Fillon avait, d’une voix chargée d’émotion, exhorté la communauté française à faire les efforts requis par la difficile conjoncture que traversait l’économie de la France, alors “au bord de la faillite” selon cette formule courageuse qui avait fait sa renommée.