Il m’est bien difficile d’admettre qu’un Tunisien puisse avoir des accointances idéologiques avec l’entité sioniste ou de développer une forme de sympathie à l’égard de cet Etat voyou et usurpateur. Mais force est de constater, que pareillement à la France de Vichy qui avait ses collaborateurs, nous disposons aujourd’hui, parmi nos élites universitaires et économiques de personnes prêtes à entretenir des relations fraternelles avec Israël sous prétexte que l’antisionisme n’est plus à la mode et que l’heure est aux alliances extrêmement douteuses et suspectes pour vaincre l’hydre daechien.
L’assassinat de Mohamed Zouari, ingénieur en aéronautique, devant son domicile à Sfax, ne peut être que l’œuvre du Mossad à fortiori quand on sait que feu Zouari était membre de l’aile militaire du Hamas, en charge notamment de concevoir les drones utilisés par ses combattants pour identifier des cibles sur les territoires occupés par Israël.
Or, et malgré les preuves accablantes imputant aux services secrets sionistes ce crime odieux et abject, il semble que parmi nos élites, le cas Zouari pose problème si bien qu’il serait éminemment inquiétant de conférer l’auréole du martyr à cet homme de conviction et de principes qui a adhéré à la noble cause palestinienne en apportant sa pierre à l’édifice de la résistance.
La raison c’est qu’il est islamiste ce qui lui confère auprès de cette « élite » une autre auréole, celle du « terroriste » potentiel, du jihadiste en devenir, et lui ôte, bien évidemment, l’honneur d’être considéré comme un héros national.
Oui, un islamiste ne peut pas accéder au rang de héros de la résistance, tout au plus, et c’est de bonne guerre , peut-il susciter méfiance et incrédulité et nourrir ainsi les fantasmes de personnes aigries, confusément schizophrènes, irrémédiablement réactionnaires, dont les élucubrations de vieilles commères, passablement imbéciles et probablement intellectuellement ménopausées, surgissent des recoins les plus sombres de leurs haines sordides pour atteindre et écorcher nos oreilles chastes.
Sans trémolo dans la voix, ils nous assènent avec la dérision du concierge et le bagou d’un hurluberlu éméché, à peine sorti d’un estaminet mal famé, que ledit martyr n’en est pas un, qu’il a probablement écumé tous les marchés aux puces afghans, irakiens, syriens, somaliens où il a dû zigouiller une multitude de personnes innocentes.
Le héros doit être vite assimilé par les masses ruminantes à un sinistre criminel, une horrible protubérance du terrorisme international, un faquin de Daech, car ce serait bien maussade que la version accréditée par les faits incrimine le Mossad, déjà actif sur le territoire tunisien depuis bien longtemps, puisqu’il a abattu Abou Jihad, Abou Iyad…sans que les autorités tunisiennes n’aient la dignité d’assurer la protection de leurs hôtes palestiniens…
Ce qui est ahurissant, car on n’est plus à une bizarrerie près, c’est qu’un journaliste d’une télévision privée israélienne assure depuis Sfax et en direct un reportage où il décrit et présente les faits tragiques !!!Non, ce n’est pas une farce !
On n’est plus à une indécence près…Ce journaliste a certainement reçu une accréditation pour couvrir cet événement tragique, il a certainement eu besoin de l’autorisation des autorités nationales et locales, on ne peut pas, cela me semble une évidence, se trimballer avec une caméra et un micro, sur les lieux du délit, disposer d’une liaison satellite, sans que les autorités concernées ne soient au courant et sans qu’elles n’aient préalablement donné leur accord. Moav Vardi , c’est le nom du journaliste, était plutôt décontracté et serein, preuve qu’il savait qu’il n’allait pas être inquiété…
Qui sont donc ces sionistes qui sonnent sur nos têtes ???