Dommage que cette Primaire au parti socialiste français ait tourné à une insipide lutte entre courants. Ce n’est pas la victoire du représentant d’un courant aux dépens d’un autre dont aurait besoin ce parti mais d’une personnalité qui incarne leur synthèse. Comme a su le faire Mitterrand avec pour seule arme, la force du verbe. Et pour idée-directrice, l’union des gauches.
Hamon vainqueur ce dimanche ? C’est probable. Mais c’est un peu comme si à la fin des années 1980, en l’absence de Mitterrand refusant de solliciter un second mandat, le PS organisait une Primaire pour départager ses candidats. Lesquels, auraient été : Mauroy, Jospin, Rocard, Chevènement et Poperen (avec comme candidat écolo Brice Lalonde ou Antoine Waechter).
Et que le vainqueur aurait été ... Jean Poperen.
Soit, l’emblème de la gauche utopique, celle encore attachée aux chimères de la doxa marxiste, réfractaire à la culture d’entreprise, rétive au réformisme, allergique à la gauche gestionnaire…
Maintenant, le PS est tellement faible, tellement discrédité après le mandat de Hollande, que devant lui se profile à l’horizon un intermède peut être salutaire.
Or, le véritable enjeu pour lui au cours de ces mois, n’est pas d’avoir coûte que coûte un candidat au second tour de la présidentielle mais celui de ne pas imploser au lendemain de cette primaire qui se termine ce dimanche. Afin de pouvoir opérer sa refondation.