Si ce n’est pas le cas, leur faute doit alors être entière ! Et à défaut d’autres motivations, c’est la seule idéologie du jihadiste qui devra occuper la totalité du spectre explicatif. Ce sera donc la faute à son « salafisme » et rien qu’à lui.
L’unique alternative sera de savoir s’il est un fou « de Dieu » ou… un fou « tout court » ! Pour frapper sans aucune raison « le pays des Lumières » ne faut-il pas en effet être un « obscurantiste »?
Si l’on accepte en revanche que les bombes ou les balles qui nous sont adressées puissent avoir un tant soit peu de relation avec celles que nous manions de longue date, et que la radicalisation d’une poignée de nos concitoyens puisse faire écho à certains des raccourcis les plus abrupts que prennent régulièrement nos politiques, en France ou sur la scène internationale, avec les plus universelles exigences éthiques à l’égard de leurs coreligionnaires, alors la variable politique, celle qui requiert l’examen lucide de nos manquements en tous genre pourra reprendre ses droits. Et avec elle faire surface dans le débat un tant soit peu de raison.
Au prix de ce petit effort, notre indispensable combat citoyen pourrait être un petit peu moins contre productif que les gesticulations sécuritaires et la fuite en avant sectaire qui occupent pour l’heure l’essentiel de l’agenda « anti terroriste » de notre classe politique, toutes couleurs confondues.
On essaie ?