Il n’est pas facile de faire le bilan de la période de l’ancien président Moncef Marzouki, tellement la confusion des informations à son sujet et la prolifération de la désinformation amplifient l’incompréhension. Mais il est évident qu’il a constitué et constitue encore, une aubaine pour celles et ceux qui sont imbibés d’une culture d’obséquiosité envers nos présidents successifs et leurs proches.
Quand il s’agit de lui, ils laissent libre cours à un esprit critique des plus virulents.
En témoigne la vague de critiques à laquelle il a eu droit aujourd’hui suite à ses déclarations sur la chaîne Al Jazzera, où il aurait insulté le peuple Tunisien. Il n’a pas su parlé comme un ancien président nous disent-ils. Ils disaient qu’ils ne savaient pas parler comme un président donc, dur pour lui de parler comme un ancien !
En regardant la vidéo, on se demande comment ils ont pu comprendre qu’il insultait le peuple Tunisien alors qu’il se livrait à une analyse sur les conséquences de la dictature sur les mœurs de la société. Disons que chacun à sa perception et son niveau intellectuel.
Par ailleurs, quelle est l’importance des déclarations d’un ancien président et leurs incidences sur la marche des affaires du pays ? Quand la dette publique s’alourdit de plus en plus. Quand la croissance est à son plus faible niveau. Quand la disparité fiscale entre les contribuables s’accentue et contribue à la précarité du système de sécurité sociale. Quand le déficit de la balance commerciale est à un point culminant.
S’acharner sur Moncef Marzouki, permet de jouer au grand patriote « amoureux du peuple Tunisien » sans prendre le risque d’évoquer l’oligarchie politico-financière et ses subordonnées, les vrais responsables de tous ces résultats macroéconomiques médiocres et très dangereux pour l’avenir du pays.
Les fayots deviennent des grands critiques, et les magouilleurs et les corrompus continuent tranquillement leurs chemins.
Dans ce sens, tout ce beau monde devrait le remercier. Il est une vraie aubaine pour les uns et les autres.
Mais rien, même pour ces avantages on n’irait pas le remercier. On lui en veut ; pour plusieurs raisons ; Ce président atypique nous a privés pendant trois ans de nos habitudes. C’est quoi ce président de la Tunisie qui n’a pas une femme qui complote et qui fout son nez dans les affaires publiques ? Si au moins il avait un fils qu’on pouvait nommer ambassadeur ou chef de parti, rien uniquement deux filles docteurs qui ne se sont jamais occupées des affaires de la Tunisie. Même pas des gendres affairistes ou du moins, fans des jeux de hasard. Et comble du comble, il nous ramène des livres, qu’est ce qu’on va foutre avec ? Et tout le poisson qu’il a consommé… c’est dingue !
Qu’il disparaisse, nous avons repris « nos mœurs », le palais qu’il a « mis en danger » a retrouvé ses intrigues, reprenant son rôle de toujours. Et comme a dit notre Ministre de l’éducation et ses « semblables » la présidence a retrouvé son prestige. Elle n’embauche que des « herbivores » désormais.
Dieu, Merci et que vive la Tunisie fidèle à son Histoire !!!