L'inquiétude.
C'est le mot qui vient à l'esprit après avoir discuté de la situation aux Etats Unis avec un confrère spécialiste de ce pays. Le constat est paradoxal. Donald Trump met en application son programme électoral, du moins en apparence, mais l'on continue à le qualifier d'homme imprévisible.
Ses reculades - comme pour l'Obamacare qu'il n'est plus question d'abroger mais "d'améliorer" - sont enveloppées par une dialectique agressive pour ne pas dire paranoïaque et égotique (une chose est certaine, ce président ne supporte pas la moindre critique).
Pour ce confrère, deux points sont essentiels :
- Le premier est que parmi les scénarios les plus fréquents, on évoque à Washington ou ailleurs la probabilité d'une guerre à plus ou moins moyen terme. Autrement dit, tôt ou tard, Trump éprouvera le besoin de ressouder la nation autour de lui et de masquer l'incompétence de son équipe. Une guerre, mais où et contre qui ? La question reste posée.
- Le second est que le seul opposant sérieux à Trump est la société civile. Le Congrès est dominé par les républicains et les élections de mi-mandat (mid-term en novembre 2018) sont déjà dans le viseur des élus républicains qui savent que s'opposer aujourd'hui à Trump, c'est prendre le risque que la Maison-Blanche soutienne un autre candidat voire qu'elle en désigne un pour punir l'opposant.
Quant à l'impeachment - la destitution par le Congrès - l'hypothèse est évoquée mais il faut juste savoir que le processus est long et qu'il faut un motif. A terme, le mélange des genres et les conflits d'intérêt entre Trump président et Trump businessman pourraient déclencher ce genre de procédure mais rien n'est sûr.
L'Amérique en est là…