ZARZIS…que des souvenirs !!! (1)

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Je voudrais rendre hommage à une ville qui meuble mes rêves et souvenirs d’enfance d’une façon persistante et agréable.

J’ai débarqué à Zarzis à l’âge de dix ans sans vraiment avoir une idée sur le sud.
La vielle Peugeot 403 paternelle mettait plus de six heures pour parcourir les infinis quatre cent kilomètres qui longent la cote avec généralement une escale à Gabes.

Nous avons habité un logement de fonction, jouxtant le marché, au dessus de l’agence bancaire où travaillait mon père. Mon grand plaisir des après midi était d’aller, sur la petite place derrière le marché assister, à la criée aux poissons et surtout aux éponges. La pêche était abondante malgré les moyens artisanaux.

Les gens n’avaient pas de frigo et s’approvisionnaient au jour le jour. Les prix étaient dérisoires dans une région et une époque où l’argent était lui-même rare. Ça m’a permit également d’apprendre les noms de poissons qui sont différents de ce que j’ai appris à Mahdia.

L’école, à moins de cent mètres, était dirigée d’une main de fer par si Abdessalem Dhouib, toujours habillé de Jobba. Mon maitre en français si Amor Belhiba (allah yer7amhom el Kol) nous a inculqué les règles de cette belle langue de la façon la plus agréable. Il nous apprenait également à résoudre les problèmes de calcul…

Ses séances matinales de calcul mental nous ont sûrement appris à nous passer souvent de calculettes. Dans ma classe il y’avait son fils Abdelaziz, son neveu Noureddine, Mustpha Sraieb, Klich… ainsi que beaucoup d’autres dont les noms ne me reviennent pas. Il y’avait également la seule fille de l’école, Fatma, la petite fille du directeur.

C’est dans cette école où j’ai acheté le premier numéro de « 3irfane » et que monsieur Abdennebi, instit à cette même école, m’a encouragé à m’y abonner pour garder la collection complète très longtemps après. A l’école, comme dans toute la ville il n’y avait pas d’eau courante. Un gardien s’occupait de remplir les citernes des logements, dans l’enceinte de l’école, où habitaient quelques enseignants français «coopérants».

On passait les heures creuses non loin de l’école dans une rue qui reliait la place du marché au « stade » de la ville. Dans cette rue, appelée « Souk Edhlem », on jouait des parties interminables de foot. Cette rue était ombragée par des grands arbres denses. Nos cartables, pour ceux qui en possédaient, servaient pour marquer les limites de la cage du gardien de but….

Le premier janvier 1965, ont eu lieu des inondations que je n’ai jamais vues à cet âge, l’eau recouvrait toute les rues et les places qui allaient de l’hôpital, la gare routière jusqu’au centre ville devant l’école des filles dont le directeur était Si Sraieb. Si Behi Ladhghem s’est déplacé à Zarzis, a ordonné des aides et on a évacué l’hôpital de ses patients grâce à d’énormes camions militaires Magirus (marque que j’ai découverte à cette occasion et que je n’ai jamais oubliée). Depuis on voyait dans la ville des citoyens habillés de combinaisons et manteaux américains.

(À suivre 2ème Partie)

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