Chronique d’une pathologie endémique

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Par la porte ou par la fenêtre, quand les ouvertures ne sont pas étanches, le vent est comme chez lui, il fait ce qu’il veut. Que vous trépigniez du pied, voire même des deux, c’est du pareil au même, il vous décoiffe comme il en a l’habitude. Ça bat la campagne avec une force colossale, rien ne résiste à son passage.

Les gros nous disent, à longueur et à largeur, qu’ils ne sont pas plus gros que ça. A quoi bon tenter de les en dissuader, puisqu’ils le croient dur comme fer et qu’ils le martèlent à la forge comme on te cogne le melon dès le plus jeune âge ? Ils ne sont pas gros parce qu’ils sont riches, mais parce que la nature les a ainsi pourvus.

Les maigres ont une autre idée. Ils disent que c’est à cause de la ceinture, que si on la serre c’est parce que le fabricant vous a vu plus obèse que vous ne l’êtes et que c’est une faute professionnelle grave. En attendant réparation du Tribunal le plus proche, où plainte a été déposée pour malfaçon, on consulte de l’avocaillon à mille fois la pièce d’or. Comme voulez-vous avec ça faire chauffer la cheminée quand il gèle à pierre fendre ? Des vraies sangsues !

Et vas-y que je t’édulcore la chicorée : « ce n’est pas moi, c’est l’autre ! Le système, vous voyez ce que je veux dire, oui ou non ?... »

Et l’autre qui ne finit pas de suer, même que c’en devient une piscine à ses pieds quand il a fini de jargonner du bonheur à vous ensabler les portugaises. Or vous savez ce que c’est qu’une piscine électorale, grande ou petite, on finit par se noyer !

Avec ça, le clairon qui n’arrête pas de sonner ! Avant même le chant du coq, il est déjà à nous siffler du décibel à rendre marteau. Tant et si bien que pour le repos, c’est tintin et nuits blanches.

Allez faire le jour avec ça chez le bourgeois ! Récurer leur saleté de la cave au grenier, s’incliner pour misère, courbette par-ci, remerciement par-là. On ramasse, on range, on sert le repas, on recourbe le tout, on ramasse les miettes et quand les oiseaux se cachent pour mourir, on se cache pour vivre, grignotant un quignon de pain disant merci à la vermine.

On se bat pour du boulot. Il devient rare. On se bat pour de la propreté, tout est de plus en plus sale, sauf l’apparence ! On se bat pour de la chaleur. Humaine, bien entendu. Tout devient de plus en plus froid. Pourtant ça chauffe de partout, mais pas comme on le voudrait.

On se bat pour moins d'agios. Les banques grossissent au nez et à la barbe de milliards de couillons avec des milliards d’imprimés que le couillon accueille à mallettes de biftons bourrées à faire éclater les biftons !

On se bat pour soi, pour son prochain. Pour une certaine idée de la liberté. Salut ! A la prochaine !… Nous sommes en République républicaine !

Jamais pourtant les outils de réflexion et de contestation n'ont été aussi puissants. La disponibilité aussi grande… C'est le paradoxe de la perplexité !
La nuit je fais des cauchemars…

Je me réveille tout en sueur… Je faisais un rêve. Le truc qui bouge, vraiment.

Je me lève d'un bond. Quitte la chambre. Allume un clope. Ouvre la porte et regarde le ciel. Rien n'est plus simple, il suffit de lever des paupières closes.

Dans le noir, je devine les contours ou sa version bêta. Je découvre ! Au bout de mon nez, des billes sorties de nulle part : la voie lactée qui me passe le bonjour de la part d'un certain Buñuel !

Une parabole installe sa pulsion à l'heure du laitier et des croissants chauds. Je sens du beau. Du laid, se pougnant le corgnolon comme toujours, comme jamais. La sortie de route… Les bérets, verts ou noirs… Toutes sortes d'idées me traversent l'esprit…

Tu penses ! Enthousiasme extraordinaire ! Imaginez !... A gauche… A droite… A toi, à moi… Au centre… Nulle part… J’y suis ! Et toi ?... La boîte à néant !
Comment fait-on pour résister au tsunami ? Il s’abat, point à la ligne !
Un fichier criminel pour le manant qui ose dire non, à tout ça et au reste ?...

Reste à savoir.

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