Pourquoi la « loi de réconciliation » et pourquoi maintenant ? Le choix de l’adoption de cette loi, n’est-il pas inopportun et, quelque peu dangereux ?
Inopportun parce que les députés croulent sous les projets de loi et que les instances constitutionnelles n’ont pas encore été créées. Dangereux parce que cela suggère que la malversation était la règle sous l’ancien régime et donne raison aux tenants du « tous pourris ».
Les opérateurs économiques et responsables de ce pays n’étaient pas tous corrompus. Beaucoup sont intègres et ont résisté à la mafia et aux prédateurs de l’ancien régime.
La Tunisie n’a pas coulé malgré la folle voracité de Ben Ali et de sa smala parce qu’un grand nombre d’hommes et femmes d’affaires, de chefs d’entreprise, de fonctionnaires et de dirigeants politiques ne se sont jamais débarrassés de leur patriotisme pour de triviales motivations de rentabilité au détriment de l’intérêt national.
Les entreprises tunisiennes n’attendent pas cette loi de réconciliation pour investir et créer des emplois, notamment dans les régions défavorisées. Elles attendent un Etat qui favorise les conditions d’un marché libre et transparent et c’est bien de cette exigence que nous avons besoin en ce moment pour redonner confiance aux investisseurs et garantir la primauté de la loi.
La loi de la réconciliation économique doit aussi rendre justice à tous ceux qui ont résisté et subi les injustices de l’ancien régime tout en donnant l’occasion, à tous ceux qui en ont profité, de rendre à l’état et au peuple tunisien ce qui lui