Changer de constitution ? Changer de mode de scrutin ? Changer de gouvernement ?...
Ce n’est là que des cris de désespoir.
Le mal n’est nullement dans la constitution mais dans l’usage qu’on en fait. Pour réaliser leurs desseins, Béji Caïd Essebsi et sa bande ont choisi un premier ministre au lieu et place d’un chef de gouvernement. Ils ont voulu et obtenu quelqu’un « à la taille de leurs mains ».
Quand Habib Essid leur a opposé la fermeté et l’implacable rigueur de l’administration, il a été éconduit sans ménagement. Son remplaçant, en plus d’être du sérail, leur va comme un « gang », docile et obéissant, il sait brouiller les cartes…on ne sait jamais qui a réellement pris telle ou telle décision ou initiative et en est responsable.
Les projets de loi de la présidence ou du gouvernement sont défendus par les mêmes personnes avec un chevauchement de pouvoir (primauté au palais de Carthage) qui augmente le flou des premiers pas de la constitution. Si on ajoute qu’Essebsi s’est entouré d’une nuée de conseillers voyous qui ne cessent de jouer aux caïds politiques, la situation ne peut qu’être, dans les meilleurs de cas, instable.
Nous avons marre des diagnostics réducteurs qui ramènent toute crise ou problème à une opposition entre deux modèles de sociétés, une laïque et l’autre islamiste, c’est trop facile et méprisant pour notre intelligence.
Le mal est plus profond, la Tunisie est malade de ses hommes politiques, de son élite qui ne fait que s’exhiber, fanfaronner et parloter sans rien faire. Elle souffre de vanité et de ses 3 000 ans d’histoire…
Six ans de « liberté » ont métastasé ses maux.
Le pronostic vital étant engagé, des traitements plus lourds risquent de s’imposer dans un élan désespéré de survie.
Mais …we will survive
N.B : Cette semaine aurait été aussi riche et palpitante que ses prédécesseurs.
Il y’a eu cet engouement de nos politicards pour le henné et le mariage de SSSamir, l’humour indigeste de Mouakher et la larme d’adieu de Sarsar …
Je vous le dis…
L’ennui ne risque pas de nous tuer … les émissions des frères Chebbi peut-être … mais les conneries de nos dirigeants sûrement.