Imed Hammami : l’art d’être antipathique !

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Et il y excelle, sans vraiment forcer son talent, c’est si naturel, si spontané, si pénétrant qu’on le prendrait aisément pour une personne froide, cynique, insensible, capable de commettre les crimes les plus affreux sans états d’âme, comme un de ces sinistres aumôniers recueillant la confession d’un condamné à mort avec l’impavidité d’un croque-mort !

S’il était une prise miraculeuse d’un pêcheur éméché, il aurait été soit une anguille soit une couleuvre en raison de sa propension à fabuler et à vous filer entre les doigts sans coup férir !

L’homme nous rappelle ces vieilles reliques du soviet suprême, ces apparatchiks rugueux, amers, dépourvus d’humour, droits dans leurs bottes, propagandistes zélés, bureaucrates médiocres, une mécanique inintelligente, nonobstant cet air contrarié et visiblement agacé, mais c’est l’agacement du fonctionnaire butor appliquant consignes et instructions de façon dédaigneuse, détachée, impersonnelle !

Il est cet Eichmann remarquablement décrit par Hannah Arendt «Eichmann est incapable de penser dans la mesure où il est « l’usager idéal des règles de langage bureaucratique».Respectant scrupuleusement les ordres et accomplissant ce qu’on attend de lui, Eichmann est l’exemple parfait du petit bureaucrate, Eichmann ne pense pas parce que l’emploi même qu’il occupe, celui de fonctionnaire, ne l’incite nullement à penser Abusant constamment de clichés, d’expressions « grotesques » et de mensonges, il n’est pas en mesure de soulever aucun argument « anti-autoritaire », c’est-à-dire d’interroger les ordres qu’il reçoit. Enfin, se contredisant sans cesse, Eichmann vit, en définitive, « éloigné de la réalité », indifférent à la pluralité humaine constitutive du monde commun. »

C’est cette impression troublante que nous suggère le comportement d’un ministre vénérant les clichés et les lieux communs, introverti, presque déshumanisé par son incapacité chronique à transmettre de l’affection, de l’émotion, de l’empathie à ceux qui l’interpellent ou ébauchent un dialogue avec lui.

D’humeur toujours égale, il est aussi soporifique que du Lexomil, aussi glacial qu'un iceberg, aussi coincé qu'un lobotomisé, cet être hybride, dénué de subtilité et d’originalité, ténébreux, à la voix caverneuse et parfois sépulcrale, effraie, épouvante, on dirait un Loch Ness revêche ou un hibou acrimonieux !

Et ce ne sont pas ces dernières déclarations à propos de la contestation sociale en cours à Tataouine qui le rendront sympathique, bien au contraire !!!


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