Le Président de la République, malgré la modestie de son pouvoir et l’obsolescence de son logiciel politique, demeure convaincu que la révolution n’a pas eu lieu et qu’il peut gouverner la Tunisie au gré de ses caprices, de sa foi en l’innocuité des protestations sociales et de ses engagements envers ceux qui ont soutenu sa candidature et ont financé sa campagne pour bénéficier en retour de sa protection !
Cette loi scélérate dite de la « réconciliation économique » n’est qu’un vulgaire euphémisme, une imposture grossière confectionnée avec l’appui des médias mainstream pour réhabiliter le régime mafieux et le dédouaner de tous les délits qu’il a commis tout au long des trente dernières années !
Cette supercherie, en dépit du battage médiatique qui a mis à contribution la plupart des thuriféraires du « novembrisme », n’a pas été du goût des vrais patriotes, ceux qui ont milité pour que la Tunisie cesse d’être le fief de baronnies mafieuses abjectes et que le système vénal et corrompu mis en place par le benalisme soit abattu et déconfit.
Il est indigne qu’en Tunisie et en dépit d’une « Révolution », gouvernement, présidence de la République et une bonne proportion de la classe politique semble plutôt enclins aux compromis compromettants et honteux si bien que « la réconciliation » promise à la mafiocratie ressemble à s’y méprendre à un camouflet pour l’Etat, pour sa Justice et pour toutes ses institutions, un déni de justice susceptible de légitimer les pires prévarications au nom d’une bien édulcorée « unité nationale » !
L'impunité encourage et instaure ce système bureaucratico-mafieux qui résiste à toute volonté de changement et influence le cours des évènements en Tunisie.
Les petits voulaient ressembler aux grands….
Le processus de pourrissement a commencé le jour où les moins nantis ont voulu imiter les plus nantis et où les plus nantis décidèrent d'imiter les mafieux.
La République se transforma en une gigantesque machine à sous grâce à la multiplication par mille des fraudeurs, corrompus, escrocs, charlatans, petite et haute délinquance financière…l'impunité aidant, nous vîmes s'enraciner une mentalité de prédateurs si bien que les nombreuses prévarications devinrent des pratiques courantes et que concussion, clientélisme et népotisme entrèrent dans les mœurs du Tunisien.
Alors que pauvreté et misère prirent leurs aises dans la Tunisie oubliée, la Tunisie des margoulins accumulait richesses frauduleuses et biens mal acquis. Les honnêtes devenaient suspects et
étaient accusés de sainte béatitude et de naïveté incommensurable, car pour survivre dans ce marigot infesté de requins, il fallait être malhonnête et souscrire au pacte des loups.
Je me demande parfois si un tsunami suffirait pour nettoyer les Écuries d'Augias…
Bref, ceux qui se sont adonnés pendant des décennies, sans retenue et sans pudeur à l'ivresse du pouvoir, commettant toutes les infractions possibles et imaginables, repoussant les limites de l'extase et du plaisir jusqu'aux turpitudes les plus sombres, ceux qui ont dévalisé ce pays, pillé ses ressources, ruiné son avenir, corrompu son peuple et abruti sa jeunesse bénéficient d'une impunité totale au grand dam du code pénal, de la justice vénale et des délateurs recrutés parmi le haut banditisme et la petite criminalité.
L'État recule dangereusement et s'expose ainsi à toutes les formes de chantage.
En légitimant l'impunité par leurs discours, leurs initiatives et en réhabilitant tous les mafieux et tous les escrocs, présidence de la République et du gouvernement ont bradé l'autorité de l'État, le transformant en succursale des grandes enseignes du banditisme et de la corruption. Haro sur qui????
Gagner des élections…juste pour rabibocher les copains-coquins…il fallait le faire…
Les jeunes ont compris que la Tunisie vénale et corrompue doit disparaître et qu'ils ne peuvent pas se sentir dignes dans un pays où le Président de la République cherche à imposer une loi scélérate qui consacre le principe de l'impunité dont vont bénéficier ministres, ambassadeurs, grands commis de l'Etat, hauts fonctionnaires, magistrats…véreux qui ont été les instruments d'un régime-voyou et d'un système mafieux.
Les vieux clous rouillés, les margoulins, les malhonnêtes, les carriéristes, les opportunistes, les imposteurs, les vicelards, tous ceux qui ont été allaités au sein blafard de la mafia et de ses nervis doivent avoir la décence de se taire et de laisser ces jeunes exprimer leur rêve de voir la Tunisie débarrassée de cette mafia infâme.