Ennahdha, plus que jamais obsession de l’intelligentsia Tunisienne.

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Ce parti a beau démontrer sa capacité à contribuer à la stabilisation du paysage politique, rien n’à faire, c’est l'éternel paria tout désigné d’une certaine nomenklatura.

Autant que l’on sache, c’est bien parce que Béji Caïd Essebsi n’a pas voulu composer (à juste titre) une coalition avec la Jabha, qu’il a proposé à Ennahdha de faire partie du gouvernement Essid.

Et s’il y a depuis un an, un gouvernement d’union nationale, c’est bien avec le concours d'Ennahdha que cela est possible. C’est bien grâce à la discipline de ses 69 députés qu’il y a un socle parlementaire pour soutenir un gouvernement susceptible de conduire les affaires du pays.

Dans le même registre, c’est toujours Ennahdha qui fait le plus preuve d'assiduité à l’ARP avec 12% de taux d’absence contre 30% pour Nidaa (pourtant .... vainqueur des législatives de 2014).

Il est donc normal que ce parti entende garder des ministères techniques (commerce, emploi, industrie, investissement) histoire de combler son manque de vécu gouvernemental et aussi préparer ses candidats (Laadheri, Hammami) aux plus hautes fonctions dans la perspective de l'après-législatives 2019.

Puisqu’on ne veut pas de lui, ni à l’éducation, ni à la culture, parce que trop sensibles pour le caractère civil de l’Etat. Moins encore aux postes régaliens. Encore un peu et beaucoup lui demanderaient de soutenir le gouvernement contre aucune présence gouvernementale !!!

Donc, nous avons un parti qui est la seule force organisée du pays au sens plein du terme, que l’on est venu chercher pour faire partie des coalitions hétéroclites successives, qui les soutient mordicus, qui se contente de ministères à caractère technique, qui mandate aux postes ministériels qui lui sont confiés des profils tout ce qu'il y a de plus modéré, et qui se montre, par le truchement, de ses députés le plus assidu à l’ARP.

Avec ça, on passe son temps à le dénigrer, lui prêter les desseins les plus vils et le présenter comme un facteur d’instabilité. Heureusement que le dernier remaniement imposé à Chahed est dû à la défection de ministres non Nahdhaouis (Jalloul, Zribi, Abdelkefi) : qu'est ce qu’on n’aurait pas entendu sinon !

Il est temps que Sc.Po Tunis ouvre enfin ses portes, il y a tellement de nécessiteux…

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