Le sens du devoir…le sens de la dignité !

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Les vrais martyrs sont les martyrs sincères, ceux qui accomplissent leur devoir en silence, indifférents à la gloire, indifférents aux éloges posthumes, indifférents à une notoriété inutile parce que vaine, absurde, ridicule.

Ce sont les héros simples, modestes, anonymes dont la vertu principale est l’humilité car leur courage émane de cette conviction inébranlable ; servir sans trop réfléchir aux louanges des thuriféraires et aux éloges hypocrites des charognards.

Leur conduite exemplaire, leur dévouement ainsi que leur sens du sacrifice ont été incarnés par Mehdi Haddad, chef du poste de la garde nationale de Matmata, dont la voiture a été emportée par les eaux de l’oued en crue, alors qu’il tentait en compagnie du délégué de Matmata de porter secours à de jeunes élèves cernés par la crue impressionnante de l’oued Beni Zenten consécutive aux pluies torrentielles qui se sont abattues sur le sud-est tunisien.

Les deux savaient qu’ils risquaient leurs vies mais ils n’ont affiché ni peur ni lâcheté car le devoir leur avait assigné une tâche précise : protéger les citoyens au péril de leurs existences.

En agissant de la sorte, ils n’espéraient ni gratitude ni reconnaissance, ni stèles ni couronnes mortuaires, ni communiqué du syndicat des forces de l’ordre ni discours dithyrambiques de quelques opportunistes cherchant à récupérer leurs morts pour en faire leur sinistre fonds de commerce.

Non, ils ne sont pas morts pour que les hyènes se repaissent de leur chair et nous proposent en guise de laïus leurs fumisteries d’imposteurs effrontés et cyniques !

L’épouse de Mehdi Haddad, malgré la cruauté d’un veuvage précoce, en dépit de la douleur et du chagrin, bien qu’elle ait perdu un mari aimant et affectueux, père de ses trois orphelins, a su répondre avec dignité, fermeté et orgueil à ceux qui l’interpellaient, avec leur goujaterie coutumière, sur ce qu’elle exigerait ou revendiquerait de l’Etat après cette perte tragique….Sa réponse fut brève et cinglante, simple et limpide « Je ne veux rien, je ne revendique rien, je vais m’occuper de mes enfants et m’assurer qu’ils réussissent dans leurs études… »

Elle a honoré la mémoire de son mari de la meilleure manière qui soit contrairement à d’autres épouses ou sœurs qui ont profité du martyr de leurs proches pour réaliser leurs ambitions les plus folles et les plus mesquines.

Cette femme a une seule exigence : que l’on respecte son deuil et que l’on ne souille pas l’honneur de son mari en l’associant à des revendications scélérates !


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