On a passé des décennies à nous regarder en chiens de faïence...A nous méfier de tout ce qui est différent de nous , à nous méfier même des rues et des murs..
On a passé des années à hurler en silence et à détourner nos yeux, parce que nous avions peur...Peur de tout et surtout peur de changer…
Et ces dernières années l'ont démontré clairement : on les a passées à nous déchirer, à nous diffamer, à nous dénigrer, à nous dépecer…
Personne, absolument personne, parmi ceux qui sont montés sur " l'estrade du pouvoir" n'a eu suffisamment d'imagination ou de clairvoyance pour remédier aux vrais problèmes qui minaient le pays...Personne …
- Le système scolaire, d'abord et avant tout.
- La corruption.
- Les abus de tout genre.
- La situation économique et les clivages sociaux.
- Le chômage.
Ils se sont contentés d’estomper, de mentir, de désinformer et de nous fourvoyer dans des considérations toujours plus foireuses et vaines…
Ils ont réussi à créer un ras-le-bol collectif, un engourdissement presque ordinaire tant il est devenu habituel et familier, un désintéressement, que NOUS aussi, tous, autant que nous sommes, avons alimenté avec cette vieille peau de trouille et de frousse qui nous cheville.
La trouille de perdre notre train-train , nos petites tirelires , nos godasses , nos briks à l’œuf , " notre religion " , " notre Tunisie" …Que tout le monde cherche à fuir d'une manière ou d'une autre , mais qu'on pleure pour faire bonne figure , ou pour se donner l'illusion d'y appartenir , ou pour se donner bonne conscience….
Alors, on a refermé les yeux, et on a repris le chemin de la méfiance et du dénigrement…
Je ne sais pas ce qui va se passer les prochains jours , mais je sais que , quels que soient les arguments ou les explications qu'on avancera , Rien ne peut convaincre un homme qui a faim et qui est désespéré…Si ce n'est la vérité et le respect de ses droits…Droits engloutis dans les taxes , les augmentations et que les privilèges accordés à d'autres ont fini par saigner…
Et, puis de grâce ne nous sortez plus ces formules éculées " de casseurs payés et de bandes de voyous"…
Personne n'a oublié les ambulances qui tiraient dans le tas un certain 14 janvier 2011…