Après l’effet spécial du prix Nobel de la Paix, la Tunisie se fait trainer dans la boue suite à la décision du Parlement Européen de la considérer comme un paradis fiscal et comme un pays à risque de blanchiment d’argent & de financement du terrorisme.
Et ce n’est pas fini. La Tunisie risque de voir sa vitrine se noircir davantage. En dépit de la ‘‘volonté frileuse’’ de l’Etat de combattre la bureaucratie et de faire la guerre contre la corruption, la Tunisie pourrait être classée parmi les ‘‘champions de la corruption’’, voire parmi les pays ‘‘mafia compatibles’’.
Le plus efficace traitement ne peut être identifié et bien administré qu’après un sérieux diagnostic de l’ensemble de l’organisme.
Autrement, le cauchemar du multi-blacklistage se poursuivra, et l'image du pays se salira davantage.
Aussi, ne serait-il pas grand temps de réhabiliter et de consolider l’ensemble des instances de contrôle et de surveillance, et de veiller à la prise en compte des risques appréhendés et des recommandations ?
On s’attendait à ce que Monsieur Youssef Chahed puisse sortir mercredi devant les caméras pour faire le point sur les motivations et les enjeux de la décision du Parlement Européen, ainsi que pour rassurer ses concitoyens quant à la mise en place d’un plan d’actions adéquat susceptible de dénouer la crise et de déblacklister la Tunisie dans quelques mois.
En revanche, l’ambassadeur de l’UE, Monsieur Patrice Bergamini, s’est produit sur des plateaux télévisés et des ondes radio pour dérouler les causes qui ont conduit le Parlement Européen à intégrer la Tunisie dans la liste des pays de ‘‘blanchiment d’argent et de financement du terrorisme’’.
Visiblement, l’Etat Tunisien a fait montre d’une complicité passive dans la prospérité du ‘‘blanchiment d’argent’’ et de la ‘‘fuite des capitaux’’, ainsi que d’un laxisme intolérable face aux suspicions de ‘‘financement du terrorisme’’.
Encore une fois, le Premier ministre de Béji Caïd Essebsi ne peut en aucun cas décliner sa responsabilité dans cette affaire fracassante, qui compromettra vraisemblablement notre sortie imminente sur le marché international.
Aussi, ne gagnerait-il pas à être plus crédible dans sa guerre contre la corruption et la bureaucratie ?
Décidément, nos princes préfèrent continuer à arroser leur gazon, et se fichent éperdument du feu qui ravage notre maison.