Je constate que le système et les habitudes politiques dans mon pays n'ont pas changé d'un iota… Au contraire la situation s’est tellement détériorée que même pendant les crises de 78 et de 83-84, le pays n'a pas atteint ce niveau de dégradation…
A voir ce qui se passe dans les plus hautes instances de l'Etat et les querelles partisanes, il y a lieu, non pas de s'inquiéter, mais de déprimer et de désespérer…
Nos dirigeants vivent encore au rythme du faste des années soixante et du culte de la personnalité Bourguibienne et sont totalement déconnectés du peuple dont la majorité de sa jeunesse, désespérée, ronge ses freins et peut à la moindre des étincelles mener une seconde révolution qui risque d'être bien dramatique cette fois-ci.
Lorsque Ben Ali renversa le président Habib Bourguiba en novembre 1987, ils se sont tous tus. Bien au contraire, ils ont même applaudi et ont déclaré qu’Errais était trop vieux et sénile…
A ses funérailles, en 2000, ils étaient tous absents et seuls les Monastiriens, parce qu’ils se sentaient comme dépouillés de la notoriété qu’ils avaient avant, durant les 13 années pendant lesquelles Bourguiba était placé en résidence surveillée, étaient présents à scander son nom.
Ai- je besoin de nommer ceux qui lui ont tourné le dos en 87 ?
Les Tunisiens connaissent tous ces caméléons qui ont retourné leurs vestes pour aller dans les bras de Ben Ali et devenir ses valets.
Certains parmi eux sont aujourd’hui au pouvoir après avoir kidnappé la révolution du peuple…
Après la campagne présidentielle de 2014 , on a vu le souvenir de Bourguiba s’estomper peu à peu et ,si Lahbib , n’était plus dérangé ; mais ce n’était que partie remise puisque , voilà de nouveau et comme par enchantement , son souvenir réapparait , s’amplifie à travers les médias et les réseaux sociaux , il devient d'un coup la personnalité la plus importante du moment , trop important :…On rappelle son combat , on remémore sa politique , on affiche ses photos , on parle de son souvenir , on réécoute ses discours et on programme de replacer ses statues …
Bref, il s’agit en effet de la réouverture du même fonds de commerce politique qu’on croyait fermé avec le vote " inutile ".
A mon avis, l’hypocrisie n’est pas prête à quitter ce pays .Quant à l’ambiance et les anciens tics vécus pendant les années de braise, à mon avis, ils ne vont pas nous lâcher pour encore quelques temps puisque " Raj3et Halima ila 3adetha le9dima " et que nos dirigeants trouvent encore l’audace de faire de la politique en marchandant avec le passé et le nom d'un mort…