Naturellement, comme tout ultra-libéraliste, Mustapha Kamel Nabli refuse de pointer du doigt la dégradation dramatique de notre balance des paiements, imputable à l'accentuation du dérapage du déficit commercial.
Il n’est plus un secret pour personne que la dévaluation du dinar résulte de l'aggravation des déséquilibres extérieurs, du moment que la BCT n'a plus le droit d'intervenir pour injecter de l'offre, sachant que ce sont les déficits extérieurs qui creusent l'endettement en devises du pays, et non le déficit budgétaire comme essaient de le nous faire croire nos gouvernants.
Aucun politicard n’ose faire le bon diagnostic de notre malaise extérieur qui a conduit à la contraction des réserves de change et à la dégringolade de la monnaie nationale. Ceci résulte du fait qu’ils s’interdisent d’être conduits sur la voie de l’enclenchement des mesures de sauvegarde recommandées par l’OMC et prévues dans tout accord de libre-échange bilatéral.
En fait, ils évitent de mécontenter l’UE en recourant à l'activation salutaire des deux lois adéquates au patriotisme économique: 98-106 et 99-09, ainsi qu’au rétablissement du taux de compensation minimum de 50% pour les importations de biens de consommation (particulièrement pour les voitures).
Mieux vaut tard que jamais !
Tout le monde croyait que la BCT est à l’abri de ces malversations dramatiques, au même titre que les instances de contrôle (cours des comptes et autres) ou de conservation (CPF et autres).
Si des vérifications approfondies étaient sérieusement administrées aux comptes des échanges extérieurs (biens, services, transferts et autres), conformément à la réglementation de change en vigueur, des opérations aussi graves, voire plus périlleuses, auraient été découvertes.
A ce titre, il y a lieu de recommander vivement des investigations plus poussées sur la piste des 15.000 sociétés offshores fictives, domiciliées en Tunisie. Il est également impératif de zoomer davantage sur les techniques de ‘‘fuites de capitaux’’ notamment par des déclarations frauduleuses au niveau du commerce extérieur (majoration des factures d'import, minoration des factures export, minoration des allotements hôteliers, acceptation de factures de complaisance pour diverses prestations de service, etc….).