Le président de l'Etoile et la "mandhouma"

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Le rideau vient (enfin) de tomber sur cette saison de foot, achevée en queue de poisson, avec son habituel lot de violences et ponctuée par le sacre de l'Espérance en championnat ainsi que celui du Club Africain en coupe. Et la "mandhouma" a encore eu raison de R. Charfeddine, le président de l'Etoile qui a déjà pris les devants en déposant une plainte auprès de la Fifa (une grande première en Tunisie).

On peut tout reprocher à cet industriel-président-député atypique, omniprésent dans les coulisses des stades de foot et spécialiste en absentéisme à l'assemblée nationale. Sauf de vouloir se défendre contre, ce qu'il appelle la "mandhouma", une sorte d'organisation à la main invisible, qui veille à ce que ce soit, toujours, le(s) même(s) club(s) qui bénéficie(nt) des mêmes largesses arbitrales.

Aujourd’hui encore, son équipe a fait les frais de celle-ci, se trouvant injustement obligée de jouer à 10 contre 11 pendant plus de 70 minutes, 72 heures après son dernier match à Ben Guerdane.

Mais en ce jour de clôture de cette saison footballistique, il serait plus intéressant de revenir sur le véritable fléau qui vérole et gangrène notre football : les décisions ciblées de nos arbitres.

A tout seigneur, tout honneur, l'Espérance. Celle-ci, s'est vue accorder 13 penaltys en seulement 26 journées de championnat, soit l'extraordinaire (et stratosphérique) moyenne d'un toutes les 180 minutes ou, c'est selon, un tous les deux matchs et n'eût été cette avalanche de décisions arbitrales, à sens unique, on aurait parlé d'un beau et formidable champion.

Quant à ses trois poursuivants, dont l’'ESS qui a longtemps disputé le titre à sa rivale avant de s’effondrer, elle n'a eu en sa faveur que 4 penaltys, alors que le CA qui a pris le relais de la chasse au leader que 3 et le CSS bon second jusqu’au terme des matchs allers …0.

Donc, à eux trois, à peine plus de la moitié des pénos accordés au leader : une «mandhouma» d’une redoutable expertise…

Bien sûr, les fins connaisseurs (du même camp) vous diront que si l'Espérance provoque autant de pénos, ce n'est pas en vertu d'une mécanique de précision semblable à l'horlogerie. C'est parce qu'elle joue tout le temps dans le camp adverse, multiplie les attaques les plus incisives et construit des actions offensives d'ampleur qui débouchent logiquement sur des fautes dans la surface de réparation.

N'ayez pas l'esprit tordu et n'y voyez donc rien d'anormal !

Mais là où le bât blesse, c'est comment expliquer aux nombreux amateurs de football (dont je suis) et un tantinet rationnels, qu'une équipe qui aligne constamment 3 milieux récupérateurs (Chaalali, Coulibaly et Ferjani Sassi remplacé en cours de saison par Franck Com) en soutien d'un seul attaquant de pointe (Khenissi ou Jouini) arrive à se procurer 12 penaltys entre la 1ère et la 21ème journée.

Et qu'étrangement, à partir de la 22ème journée, dès lors que le titre de champion fut définitivement acquis, plus aucun tir au but ne lui a été accordé. Sauf à l'ultime journée, là aussi dans des conditions discutables (elle était menée au score et ça aurait été une faute de goût de perdre devant son public pour le dernier match après la levée du huis clos).

Bref, dès qu'il y a un événement contradictoire, en cours de jeu, même mineur, la "mandhouma" est là pour jouer le rôle de filet de protection…

C'est ainsi que lorsqu'on se livre au jeu des comparaisons avec les compétitions majeures en Europe, qui se déroulent sur 38 journées et non pas 26 comme chez nous, on reste stupéfait par l'état des chiffres, qui mettent en lumière l'efficacité de cette "manthouma".

En effet, en scrutant le nombre de pénos obtenus par les récents champions des 5 compétitions majeures en Europe, et en égrenant le nom des attaquants et milieux offensifs en présence, qui passent le plus clair de leur temps de jeu dans le « camp adverse », il y a de quoi tomber à la renverse…

Manchester city en Angleterre qui aligne Aguerro soutenu par De Bruyne, Silva et Sterling n'a obtenu que 8 pénos, pareil pour le Psg en France, qui fait évoluer en attaque des poisons comme Cavani épaulé par Neymar, Mbappé et Di Maria et qui n'a eu que 7 pénos sifflés. Une misère…

Le Barca en Espagne, qui présente en pointe des terreurs comme Messi et Suarez flanqués de Coutinho et Iniesta n'a eu droit qu'à 7 pénos également. Mais qu’est ce qu’ils sont avares ces arbitres Espagnols !

Il en va de même pour le Bayern en Allemagne avec son duo de choc Lewandovski-Muller entouré de Ribery et Robben qui n'a récolté que 7 pénos tout comme la Juve en Italie avec Higuain soutenu par Dybala, Mandzukic et Douglas Costa qui n'a eu à son actif que 6 pénos. Une pitance... Décidément, ces arbitres Allemands et Italiens, sont pareils que leurs homologues Espagnols, ils n’ont pas le sifflet facile. Que des pingres…

On peut pousser l'observation plus loin. Reprenons le championnat Anglais, qui est réputé le plus échevelé et prodigue en contacts musclés dans les 18 mètres fatidiques. Du 2ème au 5ème au classement de la League Anglaise (Manchester United,Tottenham, Liverpool et Chelsea), ces équipes n'ont eu, toutes réunies, que 10 penaltys sifflés. Soit à elles quatre, trois de moins que notre champion local ! : 3 pour MU, 3 pour Tottenham, 2 pour Liverpool et 2 pour Chelsea…

A la saison prochaine…

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