En perdant son match contre la Croatie (0-3), l’Argentine est quasiment éliminée de la Coupe du monde de football. Une défaite méritée, sans gloire et honteuse pour un pays qui représente tant pour le ballon rond mondial. La question qui fuse est évidente : à qui la faute ?
Et la réponse vient d’elle-même : l’entraîneur Jorge Sampaoli, ridicule sur sa ligne de touche avec ses attitudes de matamore boudiné, a conduit son équipe au naufrage. Comment ? En gardant jusqu’au bout ses mauvaises idées qu’il applique sans succès depuis des semaines. L’ADN du football argentin, ou plutôt l’ADN du bon football argentin est celui qui favorise l’offensive. Celui qui, en souvenir de Cesar Luis Menotti, donne la priorité au jeu vertical.
Avec Sampaoli, l’Argentine n’a joué qu’avec un seul attaquant et avec des joueurs de talent sur le banc. Et quand un attaquant entrait en jeu, c’est qu’un autre venait de sortir… Et il a fallu attendre que la Croatie ouvre le score sur une bévue du gardien pour que l’Argentine essaie de joueur autrement.
Ce match illustre donc une tendance notable du football. Celles des entraîneurs qui n’en démordent pas et qui revendiquent le fait de porter jusqu’au bout une « philosophie », une « doctrine » ou encore une « vision ». La faute, peut-être, à Pep Guardiola dont l’aura atteint désormais les dimensions de celles d’un gourou.
Mais Sampaoli prône un football contraire à celui que défend Guardiola et la campagne de qualification avait déjà mis en lumière un entraîneur pour qui les termes pragmatisme et adaptation ne veulent rien dire.
Après le premier match nul contre l’Islande (1-1), Diego Maradona a jugé que Jorge Sampaoli ne devrait pas avoir le droit de rentrer en Argentine. On imagine ce qu’il va déclarer après cette défaite qui pourrait sonner le glas de la carrière internationale de Lionel Messi.
Surface de confusion
Un arbitre ne peut tout voir de ce qui se passe sur le terrain. C’est pour cela qu’on lui a accordé le renfort de deux assistants (arbitres de touche) mais aussi un quatrième collègue, un système de détection électronique sur la ligne de but pour vérifier que le ballon a bien franchi la ligne (goal line technology) et même l’assistance vidéo, si longtemps refusée.
Avec tout cela, on pourrait penser que l’ex-homme en noir a tous les moyens possibles pour régner en maître sur le terrain. Deux joueurs qui s’empoignent à cinquante mètres derrière son dos, on lui signale la chose dans l’oreillette et il n’a plus qu’à sortir les cartons rouges.
On est loin de cette demi-finale de la Coupe du monde 1982 où Charles Corver, l’arbitre du fameux France – RFA (3-3, l’Allemagne de l’Ouest qualifiée aux penalties) n’a pu voir l’innommable gardien teuton écrabouiller et édenter Battiston, occupé qu’il était à suivre la course du ballon (c’est du moins ce qu’il continue de prétendre, aujourd’hui encore).
L’une des évolutions du football est donc cette quête pour qu’aucune faute n’échappe à l’arbitre, à ses assistants et autres supports, l’idée étant aussi de minimiser le risque d’erreur de jugement qu’il pourrait commettre. Pour autant, il est des fautes qu’il voit souvent à chaque rencontre et qu’il ne siffle presque jamais.
Je veux parler de ces combats au corps-à-corps qui se déroulent à chaque corner (« coup de coin » chez nos amis belges) dans la surface de réparation (appelée ainsi parce que c’est là qu’on « répare », par un pénalty, les fautes commises en son sein). Ça se ceinture, ça se plaque, ça tire les maillots, ça va au sol, ça cravate mais l’arbitre fait mine de ne rien voir (cf. le match du jour entre le Maroc et le Portugal au moment du but de Ronaldo sur corner).
Une application stricte du règlement exigerait que des penalties soient sifflés pour punir ces vilaines fautes. Mais il faudrait que la Fifa s’engage à le faire et qu’elle donne de fermes consignes en ce sens.
Avant chaque tournoi, cette institution décide de lutter contre telle ou telle mauvaise tendance du jeu. Il y a quelques années, des déclarations d’officiels laissaient entendre que les arbitres allaient enfin sévir contre la confusion au moment des corners. Mais il n’en fut rien et cela malgré l’apparition de deux arbitres placés derrière la ligne de but et dont on se demande, notamment en Europe, à quoi ils peuvent bien servir.
Si la Fifa hésite à agir, c’est parce qu’elle sait que, dans un premier temps, cela occasionnera beaucoup de penalties et qu’il faudra du temps pour que les équipes s’adaptent. Ne pas (trop) sévir est donc la solution privilégiée et voilà pourquoi nous allons continuer à subir ces mêlées dignes d’un mauvais rugby.