Vous ne le savez peut-être pas, mais la Coupe du monde de football est déjà terminée. Oui, je sais, il reste encore des matchs à jouer et on peut même espérer que le meilleur est à venir. Mais quelque chose s’est déjà envolée. Le premier tour, avec son calendrier ininterrompu, n’est déjà plus.
Passée la journée d’ouverture, nous avons eu droit à quatorze journées d’affilée avec trois ou quatre matchs chacune. Tous les quatre ans, c’est une orgie d’images, de sensations, de joies, de surprises, de découvertes, d’ennuis et de colères. Bref, une ambiance particulière.
Là, les vides vont se multiplier. Le calendrier s’espace. Le manque est là. Le sevrage commence aujourd’hui. Comme un p’tit detox pour vegan. Tant mieux, disent celles et ceux qui n’en peuvent plus (mais qui s’informent l’air de rien) ou celles et ceux qui savent que cela vous pose son être humain que de dire que l’on déteste le football ou que l’on ne s’y intéresse pas (salut à l’ami Djalil qui était à la plage le jour d’Allemagne – Algérie en 1982…).
Ce vendredi 29 juin nous voici un peu comme les joueurs de la Pologne quand ils reçoivent le ballon : on ne sait pas quoi faire. Pas de match, des émissions sportives toujours aussi débiles qui essaient en vain de meubler le temps (amies et amis qui vivez en Angleterre, je vous envie). Il ne reste plus qu’à reprendre le livre qu’on lisait là où on l’a laissé le jeudi 14 juin…
Avant (c’était mieux, oui, mais là n’est pas le sujet), avant donc, on pouvait compenser avec d’autres sports. Le tennis et Wimbledon quand McEnroe jouait encore (ah, sa finale perdue contre Connors en 1982 que la télévision algérienne avait eu le bon goût de diffuser) ou bien encore le Tour de France cycliste : Merckx, Hinault, Lemond, grosso modo, jusqu’à la fin des années 1980, avant que l’Epo, le dopage industriel et les moteurs électriques cachés dans les pédaliers ne transforment ce sport en clownerie pathétique.
Là, aucun produit de substitution n’est disponible. Mercredi prochain, au lendemain des huitièmes de finale, ce sera pire encore (deux jours de vide). Dimanche 8 juillet, après les quarts, ce sera trois jours. Et je ne vous parle même pas de l’immense vacuité qui s’installera le lundi 16 juillet (même si l’équipe que l’on supporte l’emporte, cela atténuera l’inévitable spleen).