Échec et mat

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Les indicateurs sont au rouge, le Dinar est au plus bas, les coupures d'eau et la pénurie de médicaments sont des phénomènes récurrents, la baisse du pouvoir d'achat est une dégringolade et le terrorisme continue de sévir alors que le gouvernement s’obstine à augmenter les impôts.

L'année 2018, c'est Youssef Chahed qui le promet, : " Ce sera la dernière année difficile " c'est, selon lui, l'année 2018 bien que difficile, qui a été l'année de l'investissement, des grands projets, de l'emploi sic ... Chahed qui s'était englué et marchait à tâtons, en titubant, depuis plusieurs mois, tout en subissant des croches pieds du chef de l'Etat qui l'a nommé, voit, on dirait, dans une boule de cristal, il voit des prémisses, des signes encourageants de relance « bawader mouchajiaa », il entend des oracles et comme par miracle entrevoit de la lumière et s’exclame : La crise sera en 2019 derrière nous !

Stupéfaction chez les Tunisiens qui n'arrivent plus à joindre les deux bouts, qui n’avaient rien remarqué et qui ne voient pas venir le bout du tunnel et pour qui la crise a encore pris de l’ampleur. Mais plus sérieusement, on se demande comment lui et son gouvernement vont continuer à camoufler les indicateurs désastreux qui s’accumulent actuellement. Quant au chômage, tous calculs faits, il continue bien d’augmenter (eh oui l’infléchissement de la courbe n’a toujours pas on eu lieu malheureusement).

Quant à notre « Bajbouj national », « sauveur suprême » élu pour son programme économique « illi idawékh », élu pour éradiquer et débarrasser le pays d’Ennahdha et de son « gourou », homme à poigne, guidant comme Bourguiba son peuple au travers des tempêtes, ses récents déboires l'ont mis à nu …

Béji Caïd Essebsi, le président apparemment de la République, vu à Nessma télé, était résigné, les sourcils froncés sur son visage buriné par les ans et le rude contact permanent avec le réel.

La mine défaite, il a, malgré quelques bravades, montré sa faiblesse et son impuissance. Il ne la menait pas large, incapable de dégommer le premier ministre, sa créature pourtant. Il commence à se rendre à l'évidence : il sait que pour se faire succéder par son fils la partie sera rude une mission impossible, et il entend bien les grincements de dents que cela occasionne même parmi ses plus proches.

Les contorsions du Président ne trompent plus personne, il n'arrive plus à camoufler ses multiples échecs et les rejette sur son premier ministre, c'est des revers graves parce que c’est bien de ça qu’il s’agit quand on voit l'impasse politique, ces indicateurs catastrophiques et l’amoncellement de problèmes dont pas mal d’éléments indiquent qu’ils sont le résultat direct des politiques lamentables menées par le président lui-même .

Les excuses qu'il présente du genre « les temps sont difficiles, la conjoncture économique est difficile, il y a trop de revendications sociales, il faut patienter, je n'ai pas de baguette magique etc. » ne font plus recette. Ses acrobaties oratoires pour occuper la galerie : ça ne marche qu’un moment, ça ne marchent plus, il ne peut pas tout miser sur les « blagounettes ». II a vidé son sac !!!

L'incompétence du gouvernement, la sénescence du président qui s’arc-boute sur de vieilles recettes apprises du temps de Bourguiba et son obstination maladive à toujours appliquer les solutions déjà tentées, déjà forées, vont entraîner le pays, sa population, ses institutions et ses gouvernants dans un cercle vicieux dont rien ne semble pouvoir les sortir sauf une nouvelle révolution.

« Bajbouj » ne pourra plus indéfiniment offrir des bonbons aux Tunisiens alors que ceux-ci réclament du pain.

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