La Tunisie un bateau ivre qui va a la dérive…

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Le spectacle de la « pétaudière » du régime que nous offre Si El Béji est affligeant. Les Tunisiens médusés sont atterrés, désemparés.

Le chef du gouvernement se rebelle contre le président de la république qui l'a pourtant nommé. L'autorité présidentielle est bafouée. Un président impuissant, sénile et gâteux dont le seul souci est de ressembler à Bourguiba et de léguer le fauteuil de la présidence à sa progéniture.

On assiste a une guerre intestine qui mine le Parti au pouvoir, en voie d’implosion. Le fils du président, président autoproclamé de Nidaa se prend pour le successeur naturel de son père et se croit tout permis. Il tire à boulets rouge et au bazooka sur Youssef Chahed.

C'est une impasse politique, une crise grave, cette fois-ci, les effets de manche de Si El Béji et ses acrobaties oratoires, s'ils ont pu faire tanguer un temps le navire gouvernemental, ne suffiront pas à imposer un changement de cap ni à le sauver du naufrage... C'est tout le régime qui est ballotté par une forte tempête, en effet, l’exécutif est devenu un "Bateau ivre", un rafiot qui prend l'eau de toute part, C'est tout le pays qui menace de couler.

A la crise, on ne voit pas d’issue.

Que pourra faire le président face au pied de nez de Chahed qui met en cause sa propre crédibilité. Va-t-il rester muet, va-t-il actionner l'article 99 afin de dissoudre l'assemblée ou, préfère-t-il ne pas réagir et accepter une sorte de cohabitation avec le chef du gouvernement, le laisser faire et attendre l'occasion d'exploiter une erreur que pourrait commettre Youssef Chahed, chose dans laquelle Béji Caïd Essebsi excelle ?

Que peut faire Chahed, qui a contre lui le président de la république, l'UGTT, l'UTICA, une partie de Nidaa et une portion de Afek, entre-autres, mais qui bénéficie de la sympathie d'une partie des intellectuels et de la classe moyenne outre au soutien d’Ennahdha ?

Le locataire de la Kasbah se rebiffe, il n'est pas du genre à avaler des couleuvres comme son prédécesseur, bien que son bilan économique soit calamiteux. Il ne se place pas dans l'hypothèse de démissionner ni d'aller au parlement solliciter un vote de confiance pour son gouvernement.

Comment va-t-il faire pour remanier son gouvernement sous la menace d'un parlement qui ne lui saura pas forcément toujours acquis ? Comment pourra-t-il poursuivre sa politique d’austérité détestable ? Comment fera-t-il pour préserver la solidarité gouvernementale, affronter les revendications sociales suscitées par une centrale syndicale franchement hostile et à l’affût ? Va-t-il procéder à une réorientation de la politique économique?

Pour Youssef Chahed, le pari est loin d’être gagné, ce qui attend le chef du gouvernement ce n'est pas seulement un combat « d'autorité », mais aussi « un combat » d'orientation économique.

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