" Il n'y a qu'une espèce valide de voyages, qui est la marche vers les hommes." Paul Nizan.
Paolo Dall'Oglio, engagé sans trêve auprès des révolutionnaires Syriens a disparu sur la route de la liberté il y a cinq ans.
Je ne le connais pas mais lui dois d'avoir croisé mes camarades sur mon chemin, où qu'il soit, la paix sans nul doute est avec lui sur le sien, aucun dictateur, aucun bourreau n'y peut rien.
Paolo avait le charisme de ceux qui aiment tellement la vie qu’ils n’ont pas de difficulté à envisager de la quitter. Il était porté par une confiance inébranlable. En Dieu bien sûr mais aussi en la puissance du dialogue.
Il n’était pas partisan d’un dialogue mou, non-situé et relativiste. Ses convictions étaient fortes, ancrées, revendiquées, parfois jetées au visage d’un interlocuteur ébranlé par tant de certitudes.
Paolo croyait à la force de la rencontre. Il croyait aussi en la lutte démocratique. Celle pour l’égalité des droits, pour la liberté et plus profondément encore, à l’image des slogans de la rue syrienne, pour la dignité.
Cette lutte ne pouvait à ses yeux qu’être entière, sans concessions, ultime. C’est bien là le propre des authentiques militants universalistes : penser qu’il n’y a pas d’engagement qui vaille sans don de soi, non pas pour des idées ou des « causes » mais bien pour rendre au monde un visage un peu plus incarné, résolument humain, avec toutes les failles et les doutes inhérents à notre condition, mais aussi avec tous les rêves et les espoirs qu’aucune tyrannie ne parvient jamais à éconduire.