A lire ou à entendre quelques uns de ceux qui se croient ‘’intellectuels’’, on ne peut qu’être sidéré. Car Il y a des bêtises et des non-sens qu’on ne peut en aucun cas tolérer lorsqu’elles sont commises par des soi-disant ‘’intellectuels’’ qui ont passé leur vie à dispenser le savoir. Ce qui nous rend sceptiques quant à la nature des ‘’connaissances’’ qu’ils avaient initiées et qu’ils continuent à soutenir.
Cette vidéo de quelques minutes me parait en fournir un exemple typique. Car lorsqu’un ‘’ professeur de l’enseignement supérieur’' commet autant de fautes en moins de cinq minutes, cela parait inadmissible et connote une crise profonde dans la constitution intellectuelle même de cette personne.
Je ne peux pas dire qu’il s’agit là d’un ignorant, car ça se voit qu’il connait plusieurs notions et qu’il s’exprime correctement sur le plan linguistique ; et je ne peux pas dire non plus qu’il s’agit d’un inculte, car il parait avoir une certaine connaissance à propos de ce dont il parle ; mais en se référant à une typologie que donne Kant de quelque anomalies de la raison : « l’homme obtus manque d’esprit, le sot d’entendement », en se référant à cette typologie de cet ‘’ ingénieur de la raison pure’’ qu’est Kant, nous pouvons dire sans craindre d’être induits en erreur, que les propos émis par la personne qui figure dans cette vidéo ne peuvent émaner que d’un ‘’sot’’ et ‘’obtus’’.
Mais traiter une personne qui se croit ‘’intellectuelle’’, ‘’éclairée’’’, ‘’moderne’’ et ‘’raisonnable’’, de sot et d’obtus est une sorte d’offense et d’atteinte qui ne sont légitimes, dans le tribunal de la raison, que lorsqu’elles se trouvent suffisamment prouvées et scientifiquement démontrées selon les règles reconnues et approuvées par les instances de la raison et de la science.
Et conformément à cet usage, nous essaierons de montrer les raisons qui nous font penser que cette personne que nous voyons discourir dans cette vidéo est une personne sotte (en premier lieu) et obtuse (en second lieu). (En troisième lieu), nous essaierons de montrer l’intérêt pratique qu’il y aurait à passer les propos de ce conférencier par le crible de la citation kantienne.
I- le caractère sot de ce discours que nous voyons dans cette vidéo
Le Petit robert, définit le sot comme étant une personne qui manque d’intelligence et de jugement. Et les qualificatifs ‘’bête’’, ‘’borné’’, ‘’imbécile’’, ‘’idiot’’ et ‘’stupide’’ sont tous bons pour désigner le sot. Mais ce n’est pas le sens littéraire du ‘’sot’’ qui nous intéresse dans ce commentaire, mais plutôt le sens que lui donne Kant. C'est-à-dire le sens philosophique.
En d’autres termes, ce qui nous intéresse, c’est de vérifier dans quelle mesure ce soi-disant intellectuel, tombe sous le diagnostic kantien : « l’homme obtus manque d’esprit, le sot d’entendement ». Or qu’est-ce que l’entendement chez Kant.
1- Pour Kant, l’entendement est une fonction essentielle de la raison, qui consiste à lier les aperceptions entre elles pour les organiser en ‘’catégories’’. Et c’est à partir de ces ‘’catégories’’ de l’entendement que la raison fonctionne pour élaborer les ‘’idées’’. D’où l’importance que requiert la ‘’catégorisation’’ dans tous processus d’élaboration intellectuelle. Or qu’en est-il de cette fonction chez cette personne que nous voyons dans cette vidéo ???
2- Dans cette vidéo, nous constatons que ce sot confond, dans le cadre de l’évolution historique du droit, entre toutes les religions et toutes les références métaphysiques et surhumaines. Autrement dit, si ce n’est pas moi qui suis sot, pour cet éminent professeur de l’enseignement universitaire tunisien, les religions animistes comme les religions révélées peuvent être approchées de la même manière quant à la genèse et au fonctionnement de la fonction législative ! Ce qui revient à dire que tant le ‘’droit musulman’’ que les coutumes des polynésiens et aussi bien le ‘’droit hébraïque’’ que les traditions des mélanésiens ; aussi, la législation chrétienne comme les habitudes des fangs ; toutes ces expériences historiques et tous ces cadres socio-juridiques sont susceptibles d’être soumis à une même règle que voici : toutes les législations et tous les droits ne sont qu’une création humaine, sauf qu’avant la modernité, l’humanité recourait à des justifications d’ordre métaphysique et surhumaine pour pouvoir les imposer doucement et sans contrainte.
3- Or est-il possible d’approcher la catégorie des législations émanant des religions monothéistes de la même manière que la catégorie des règles et des normes produites par les peuples dits primitifs ? Et dans le cadre de la catégorie des religions monothéistes est-il permis de confondre le modèle législatif islamique avec les expériences législatives spécifiques aux christianisme et au judaïsme?
4- Confondre entre toutes ces expériences historiques et tous ces modes législatifs ne peut être admis par aucun esprit doté de la moindre formation scientifique. Car l’on sait depuis les philosophes grecs et les savants musulmans jusqu’aux épistémologues modernes que la classification, la typologie et la catégorisation représentent les supports essentiels de tout travail scientifique.
Et depuis Gaston Bachelard jusqu’à Karl Popper, passant par Rudolph Carnap, nous ne trouvons aucun théoricien des sciences qui tolèrerait cette confusion entre les genres de religion et les types de législation que nous voyons dans cette vidéo.
5- Et comme Kant considère que la catégorisation est l’une des facultés de la raison qui, à travers les ‘’schèmes’’, organise les données par catégories ; et comme ces catégories de la raison pure représentent pour Kant l’essentiel de l’entendement ; et comme ce même Kant, considère que : « l’homme obtus manque d’esprit, le sot d’entendement » ; notre certitude du fait que ce monsieur que nous entendons pérorer dans cette vidéo n’est qu’un sot, ne fait que s’affirmer davantage.
Mais qu’en est-il, maintenant, du caractère obtus de ce pseudo intellectuel ?
II- Le caractère obtus de la personne que nous voyons dans cette vidéo
D’après Kant, l’homme obtus est un homme qui manque d’esprit. Ce qui revient à dire que pour vérifier si un homme est ou non obtus, nous devons vérifier s’il s’agit d’un homme qui a de l’esprit ou non. Chose que nous ne pouvons entreprendre sans connaitre auparavant ce que c’est que l’esprit.
En principe, il est inutile de se donner la peine de vérifier si un sot est obtus. Car l’une des conditions de l’esprit consiste en l’entendement sain. Mais cette vidéo nous donne tellement de curiosité et fournit un très bel exercice de sociologie cognitive que nous allons fermer les yeux sur le caractère sot de la personne qui y figure et miroiter ses propos sur le miroir des exigences de l’esprit.
1- Dans la préface de la phénoménologie de l’esprit, Hegel nous dit que « l’esprit conquiert sa vérité seulement à condition de se retrouver soi-même dans l’absolu déchirement. L’esprit est cette puissance en n’étant pas semblable au positif qui se détourne du négatif, (comme quand nous disons d’une chose qu’elle n’est rien, ou qu’elle est fausse, et que, débarrassé alors d’elle, nous passons sans plus à quelque chose d’autre), mais l’esprit est cette puissance seulement en sachant regarder le négatif en face, et en sachant séjourner prés de lui. Ce séjour est le pouvoir magique qui convertit le négatif en être. Ce pouvoir est identique à ce que nous avons nommé plus haut sujet ; qui, en donnant dans son propre élément un être-là à la déterminabilité dépasse l’immédiateté abstraite, c’est-à-dire l’immédiateté qui seulement est en général, et devient ainsi la substance authentique, l’être ou l’immédiateté qui n’a pas la médiation en dehors de soi, mais qui est cette médiation même » - phénoménologie de l’esprit, traduction de Jean Hyppolite, TI, p.29-
2- Nous ne pouvons pas nous attarder plus sur l’esprit, les moments de l’esprit, les mouvements de l’esprit, la condition de l’esprit et substance qu’est la conscience pour soi et la conséquence de l’absence d’une conscience pour soi qu’est la condition servile, qui consiste en la parfaite assimilation de l’esclave par son maître. Nous voulons juste, se basant sur ces éléments de définition de l’esprit, montrer que cette personne que nous voyons bavarder dans cette vidéo, est une personne dépourvue d’esprit.
3 – A la fin de cette séquence vidéo, ce conférencier nous dit : « depuis l’avènement de l’ère moderne, les justifications métaphysiques et religieuses ont été démasquées, laissant ainsi voir ces législations qui s’y référaient dans leur vérité, comme législations humaines historiques et donc relatives».
4- Il est clair, d’après ce fragment du discours que nous voyons et entendons dans cette vidéo, que toutes les composantes de la conscience pour soi sont absentes, ce qui anéantit toute possibilité de présence d’esprit chez ce conférencier. Car il est évident que l’esprit doit exister pour qu’il lui soit possible d’entrer en action et d’accomplir ses mouvements.
5- Un sujet libre ou encore une individualité libre doit, dans pareil cas :
a) être consciente de sa singularité comme étant individualité historique musulmane,
b) dans le cadre d’une détermination de son rapport à sa négativité, une individualité libre doit, dans un principal mouvement de l’esprit, se poser la question suivante : dans quelle mesure le diagnostic élaboré par la rationalité judéo-chrétienne ou l’individualité historique judéo-chrétienne en matière de la ‘’raison pratique’’ pour parler comme Kant, ou dans le cadre de la philosophie du droit, pour parler comme Hegel, peut être tenu pour vrai en ce qui concerne la raison pratique islamique et les principes de création des règles du droit propre au cadre de l’expérience historique islamique ?
6- Sans ce mouvement intellectuel exprimé par l’interrogation que nous venons de formuler on ne peut en aucun cas parler d’esprit chez quiconque qui tenterait approcher la question du rapport à la vérité en matière de production de la règle de droit dans le cadre de la raison pratique islamique. Et vu que notre conférencier n’a pas et ne peut pas poser cette question, nous ne pouvons que conclure qu’il est privé d’esprit.
Ce qui légitime sa catégorisation parmi les personnes obtuse. D’où nous trouvons réunies chez lui, les deux caractéristiques propres aux personnes dont parle Kant lorsqu’il constate que « l’homme obtus manque d’esprit, le sot d’entendement ».
Mais, pourrait-on nous demander, quelle utilité y aurait-il à se donner toute cette peine de prouver le caractère obtus et obtus de ce conférencier ?
III- L’utilité pratique de vérifier l’aspect sot et obtus de ce conférencier
L’utilité majeure de cette vérification, consiste à nous rendre vigilants quant aux propos tenus par ce conférencier. Car il y a des sot et obtus qui ne se savent pas sot et obtus. Et se permettent de discourir sur des questions qui exigent un entendement et un esprit supérieurs à ceux dont ils sont munis. Ce qui fait qu’ils produisent généralement des discours faux et infondés. Et risquent ainsi de nous induire en erreur, nous, les tunisiens ordinaires.
1- Le conférencier nous dit dans cette vidéo : « …..de nos jours, il n’y a pas de société qui n’aspire vers ce modèle civilisationnel». Ce modèle civilisationnel, d’après le conférencier, n’est autre que « la version occidentale de la modernité » qu’il met, le long de son discours, en opposition avec la religion, les coutumes et les traditions.
Mais est-ce vrai ça ? Si ce qu’il dit est vrai, comment expliquer, alors, la longue liste de critiques du modèle occidental de la modernité et comment expliquer le fait que plusieurs nations soient devenues modernes sans pour autant délaisser leurs coutumes et leurs traditions ? Et si à ce point les « les valeurs de la modernité » se trouvent contradictoires avec les valeurs religieuses, comment expliquer alors le fait que l’éthique protestante soit à la base de l’esprit du capitalisme comme le démontre Max Weber? Et comment expliquer le cri strident de Nietzsche qui retentit dans son ‘’ainsi parlait Zarathoustra’’ : « je cherche Dieu ! Je cherche Dieu. » ?
Nul comme Nietzsche n’avait une intuition aussi profonde du modèle occidental de la modernité. Et nul comme Nietzsche n’avait deviné les catastrophes qui menaçaient l’humanité, sous le règne d’une modernité dépourvue d’un vrai Dieu pour la guider et d’une vraie religion pour la protéger de tout égarement : « personne ne sait encore ce qui est bien et mal si ce n’est le créateur ! Mais c’est le créateur qui crée le but des hommes et qui donne son sens et son avenir à la terre : c’est lui seulement qui crée le bien et le mal de toutes choses. » - Ainsi parlait Zarathoustra, Mercure de France, 1958, p. 12.
Sept décennies plus tard, H. Marcuse, dans ‘’l’homme unidimensionnel’’ n’a fait que constater les dégâts de ce dont Nietzsche nous avait prévenus. Et une décennie après Paolo Pasolini, dans son ‘’ les cent vingt journées de Sodome ‘’, nous donne une profonde description de ceux qui ont intérêt à ce que l’humanité vit sa modernité dépourvue du divin et du religieux.
2- Il est donc clair qu’il n’y a pas un modèle unique de modernité. Et que la modernité occidentale dans son modèle judaïque ne représente pas un idéal auquel aspireraient toutes les sociétés et sur lequel tous les penseurs libres soient unanimes, comme voudrait nous le faire croire ce conférencier.
Et il est clair aussi que de la modernité, ce conférencier n’a qu’une idée superficielle. Une idée qui ne concerne que son apparence. Une idée qui convient à un obtus et sot.
Mais si la conception de la modernité que semble avoir ce conférencier d’après ce qu’il nous dit dans cette vidéo, n’est que superficielle, en quoi en consisterait alors l’essence ?
3- Les sociologues comme les philosophes sont unanimes à considérer le cogito cartésien comme le moment inaugural de la modernité – cf. entre autres M. Heidegger, L’époque des conceptions du monde, in : chemins qui ne mène nulle part.
Je pense donc j’existe ! Voilà le crédo de la modernité. Je pense nous dit Descartes, et non pas je redis ce qu’ils pensent pour moi. Descartes a tout fondé sur le je pense et non pas je copie ce que l’autre pense. Car l’autre pense pour lui et non pas pour moi, et la conscience dont il est doté est une conscience pour lui et non pas une conscience pour moi.
Ainsi la modernité ne serait qu’une conséquence d’une individualité historique dotée d’une conscience pour soi. Une individualité historique qui pense par soi et pour soi.
Or cette caractéristique est totalement absente dans les propos de ce conférencier qui prend pourtant, des airs de moderne. Et se permet même de nous initier à la modernité. Et la preuve en est qu’il ne fait que reprendre des pensées sur la religion qui ne sont pas les siennes.
4- Les pensées, concernant la religion, que le conférencier ne fait que reproduire, se résument en ceci : la religion n’est qu’une création humaine. Et c’est là l’une des manifestations de son caractère sot et obtus. Car cette vérité sur la religion n’émane pas d’un ‘’je’’ propre à une conscience libre, Une conscience de soi et pour soi mais à une conscience servile, qui reproduit ce que ses maîtres ont pensé pour eux à partir de ce qui fait leur être.
Car, en effet, depuis 1651, Hobbes avait bien montré dans son ‘’Léviathan ‘’, que la religion chrétienne, est conçue, depuis ses dogmes jusqu’à ses rituels, par le clergé. Deux décennies plus tard, vers 1670, Spinoza démontre dans son ‘’Traité théologico-politique’’, comment l’authentique Torah fut altérée par les rabbins juifs.
Après deux siècles, les connaissances concernant les religions se sont enrichies par les travaux des ethnologues et les explorations des anthropologues. Et l’allemand Marx comme le français Durkheim disposaient d’un corpus plus riche concernant le phénomène religieux.
Ce corpus consistait essentiellement en des renseignements et des connaissances assez précises sur :
a) la religion chrétienne,
b) la religion juive,
c) les religions animistes et les religions des peuples primitifs,
d) les religions asiatiques notamment le bouddhisme.
5-C’est à partir de ces quatre religions que Marx avait conclu dans ‘’ l’idéologie allemande’’ et dans ‘’ le manifeste du parti communiste’’ que la religion n’est que pure construction humaine et opium. Et c’est à partir de ces quatre modèles de religion que Durkheim déduit dans ‘’ Les formes élémentaires de la vie religieuse ‘’ et dans ‘’ L’éducation morale ‘’, que la religion n’est qu’une institution humaine conçue dans le but d’accomplir une fonction sociale.
Ni Marx ni Durkheim n’avaient de la religion musulmane la connaissance requise pour émettre à son propos un jugement scientifiquement valable. Et toute conscience de soi et pour soi musulmane, ne peut que se rendre compte, qu’après 13 ou 14 siècles d’errance et de recherches, les sciences humaines modernes, sont venues à propos de phénomène religieux aux mêmes résultats révélés dans le Coran :
a) à propos des dieux qu’adorent les animistes et les païens, nous lisons dans le coran « إن هي إلا أسماء سمّينموها أنتم وآباؤكم ما أنزل الله بها من سلطان » - sourate ‘’annajm’’, verset 23-
b) quant à l’altération de l’authentique Torah par des conceptions humaines, nous trouvons au 79ième verset de la sourate ‘’al-baquara’’ « فويل للذين يكتبون الكتاب بأيديهم ثمّ يقولون هذا من عند الله ليشتروا به ثمنا قليلا فويل لهم مما كسبت أيديهم وويل لهم مما يكسبون »
c) de même pour l’aspect humain de la religion et des fondements de la législation chrétienne, à propos de laquelle nous lisons « وقفّينا بعيسى ابن مريم وآتيناه الإنجيل وجعلنا في قلوب الذين انّبعوه رأفة ورحمة و رهبانيّة إبتدعوها ما كنبناها عليهم إلا ابتغاء رضوان الله فما رعوها حقّ رعايتها » - Al-hadîd, verset 27.
Nous constatons ainsi, que les théories modernes, concernant le phénomène religieux et le fait législatif, ne font que confirmer les données révélées par le coran : hormis la religion authentique et non altérée, toutes sont de création humaine. Et rien donc ne justifie cette opposition entre l’Islam et la modernité, comme semble vouloir le faire ce conférencier dans cette vidéo.
Bien loin de là, l’harmonie entre les principes de l’Islam et les valeurs de la modernité se vérifie, encore, dans un autre fait historique dont nous constatons les traces même de nos jours.
6- La législation islamique serait la source essentielle qui inspira l’édifice législatif de l’Europe moderne. C’est ce qu’affirme une pléiade de juristes français, dont Octave Pesles : « toute une gamme d’élaborations juridiques ; dans toutes les branches du droit, cristallisent l’apport de la charia bien entendue, dans le code civil de Napoléon » - judicature p.5-
Marcel Boisard, dans son ‘’ l’humanisme de l’Islam’’ ; Jean Joseph Delsol, dans son ‘’Explication élémentaire du code Napoléon’’ ; Christian Cherfils, dans son ‘’ Bonaparte et l’Islam’’ ; Paul-Eric Blanrue, dans son ‘’Napoléon admirateur de l’Islam de de son prophète’’ et j’en passe, ne font tous qu’affirmer ce fait : le droit musulman est la référence essentielle du code Napoléon, considéré comme l’emblème de la modernité en matière de droit et de législation.
7- Rien d’étonnant alors à voir Napoléon dont Hegel disait : « j’ai vu l’Empereur – cette âme du monde- sortir de la ville pour aller en reconnaissance ; c’est effectivement une sensation merveilleuse de voir un pareil individu qui, concentré ici sur un point, assis sur un cheval, s’étend sur le monde et le domine » ; rien d’étonnant l’un des emblèmes de la modernité !!!
politique écrire : « Je suis, moi, musulman unitaire et je glorifie le prophète……j’espère que le moment ne tardera pas où je pourrai réunir tous les hommes sages et instruits du pays, et établir un régime uniforme, fondé sur les principes de l’ Alcoran, qui sont les seuls vrais et qui peuvent seuls faire le bonheur des hommes » - correspondance de Napoléon 1er, tome V, pièce n°4287, profession de foi-
A la même période l’un des rares philosophes qui ont gagné le respect de Nietzsche et échappé à ses coups de marteau dont il a élaboré son ‘’ crépuscule des idoles’’, le grand Goethe écrit dans une lettre à J.H. Meyer « Il nous faut persister en Islam » ; et dans une autre lettre à Zelter « C’est dans l’Islam que je trouve le mieux exprimées mes propres idées ». Dans une autre lettre à Schopenhauer, cette grande figure de la modernité littéraire, artistique et philosophique, écrit « De quelque façon que nous voulions nous donner du courage, nous vivons tous en Islam ».
Comment alors voudrait-on nous détourner de tous ces artistes, pour prêter l’oreille à ce sot et obtus ?
Toutefois, suivons le jusqu’à la limite de sa logique, ce sot et obtus. Car le suivre dans sa propre logique, parait nous permettre d’atteindre plus profondément son être. Et nous donner, sur ses qualités, encore plus de lumière.
8- Le père des lumières, le fameux Kant, ne nous a pas aidés seulement à identifier l’homme obtus et l’homme sot. Et Sans vouloir amenuiser l’importance des lumières qu’il nous apporte pour connaitre les sots et les obtus, le plus important de lumières que la modernité occidentale doit à Kant réside en cette précieuse pierre de touche qu’il avait conçue afin de reconnaitre la validité d’une règle juridique ou morale : « agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse toujours valoir en même temps comme principe d’une législation universelle ».
Cet impératif catégorique qu’annonce Kant comme principe fondamental de la ‘’raison pratique’’ peut nous offrir plus de lumière sur l’être du conférencier que nous voyons dans cette vidéo.
9- Dans cette vidéo, le conférencier soutient le contenu d’un rapport élaboré par une commission, dont il est membre, à propos des ‘’libertés individuelles et l’égalité’’. Ce rapport plaide pour un projet de loi qui tend, entre-autres, à octroyer plus de libertés aux homosexuels.
L’homosexualité a toujours existé. Et dans toutes les sociétés. Mais, jusque là, tous les peuples du monde et toutes les langues du monde la considèrent comme étant une perversion. C'est-à-dire que la langue, cette demeure de l’être comme la décrit Heidegger, conserve, jusqu’ici, l’être de l’homosexualité comme étant une perversion.
Mais voilà que notre conférencier, sous prétexte des droits de l’homme, veut masquer son être-perversion et la revêtir d’un être-normale. Et nous voilà en pleine ‘’transmutation de toutes les valeurs’’ dont Nietzsche nous a tant prévenus.
Si l’on se réfère aux conséquences logiques du principe kantien concernant la légifération, notre conférencier aurait encore deux autres prédicats outre que sot et obtus. Car le principe Kantien « agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse toujours valoir en même temps comme principe d'une législation unverselle", qui a fondé la modernité juridique et législative que notre conférencier sacralise, considère que l’unique critère de rationalité d’une règle morale, réside en le bien-fondé et les conséquences de son universalisation.
Or qu’elles seraient les conséquences d’une éventuelle reconnaissance, de la part de notre conférencier, des pratiques homosexuelles comme universalisables?
10- Deux conséquences majeures découleraient alors de cette reconnaissance :
a) une dénaturation de l’espèce humaine. Etant donné que pareille législation, encouragerait davantage l’émergence d’hommes métamorphosés en femmes et de femmes travesties en hommes. Et poussée à son extrême, cette législation contribuerait à l’extinction de l’espèce humaine. Ce qui rend absurde et contradictoire son soutien au nom de la défense des droits de l’homme.
b) la deuxième conséquence qui découlerait de la volonté de notre conférencier d’ériger la reconnaissance des homosexuels en règle universelle, serait qu’il admet la possibilité qu’il est, ou qu’il serait un jour lui-même homosexuel. Et qu’il ne voit aucun inconvénient à voir ses fils et ses petits fils devenir un jour homosexuels. Ce qui nous permet de le considérer par la force des choses comme un pédé en force.
11- Ainsi, nous pouvons bien constater, d’après l’application de ces deux critères du ‘’père de l’aufklärung’’, que le conférencier que nous voyons dans cette vidéo soutenir un projet de loi est non seulement sot et obtus mais contradictoire et pervers aussi.
Mais il n’y a pas que ça. Il y a encore une propriété qui caractérise ce conférencier, mais que nous ne pouvons atteindre, qu’en faisant recours à ‘’l’analytique existentielle’’ de Heidegger.
12- Dans son ‘’ lettres sur l’humanisme’’, Heidegger explique qu’il y a deux conceptions des droits de l’homme, une conception qui insiste sur l’homo animalis, et une autre qui prend en considération l’homme humanus. L’une ouvre l’homme à toutes les formes d’instincts et d’impulsions, alors que l’autre consiste à préserver l’humanité de l’homme contre toute possibilité de réification et de dénaturation.
L’une ne cesse d’abrutir l’homme en vu de garantir sa manipulation, alors que l’autre vise son élévation et sa prise de conscience de sa prédisposition à voir dans le divin et de progresser vers le divin - Heidegger, chemins qui ne mènent nulle part, Paris, Gallimard 1962, p.p 38-115.
Dans cette lutte entre ces deux visions des droits de l’homme, Heidegger considère que ‘’ les centrales de domination’’, la force qui a fini par accaparer les richesses du monde, « s’entoure chaque fois d’un rayon de disponibilité où elle puisse à tout moment puiser en toute sûreté pour y assurer sa sécurité » - Heidegger, Chemins qui ne mènent nulle part, p.197.
Et c’est dans cette perspective qu’elle prévoit des structures d’endoctrinement et différents types d’organisations et d’associations dans le but de forger des ‘’outils’’ et des instruments par lesquels ces ‘’ centrales de domination ‘’, peuvent agir sur les décisions, les législations et les cultures des pays qu’ils veulent annexer et asservir.
Les ‘’ centrales de domination ‘’ ont toujours besoin d’un dispositif d’instruments dans divers champs. Les médias, la culture, la politique, l’éducation, la sécurité,……dans tous les domaines influents, les ‘’centrales de domination’’ assignent à chacun des outils/instruments la place qui lui convient en vu de réaliser ses objectifs : « chaque attribution de place répond au caractère d’utile de l’utilisable, c'est-à-dire que, conformément à sa conjointure, elle répond à un ensemble d’utiles » - Etre et temps, Paris, Gallimard, 1986. Et c’est dans ce cadre que ce pseudo-intellectuel, que nous voyons dans cette vidéo œuvrer en vu de la réalisation des objectifs de je ne sais quelles instances internationale, fut endoctriné et instrumentalisé.
Le fait qu’il est instrumentalisé, représente une quatrième caractéristique de ce conférencier qui vient s’ajouter au fait qu’il est sot, obtus et contradictoire et pédé. Et la question qui doit être posée alors, consiste à savoir jusqu’à quelle limite pourrions nous reconnaitre à un obtus, sot, contradictoire, pédé et instrumentalisé, une capacité d’exercice en matière de l’un des plus précieux domaines pour toute nation, qu’est le domaine des biens culturels ?
13- En effet, la responsabilité qui incombe à l’intellectuel n’est pas si légère que d’aucuns le croient. L’intellectuel, quand il maitrise bien sa discipline et qu’il soit organiquement lié à sa culture et à son peuple, joue le rôle d’un rempart qui repousse toute les fausses notions, les fausses interprétations, les fausses lectures et les fausses idées.
Un intellectuel organique, patriote et authentique, doté d’un entendement sain et d’un esprit aiguisé joue pour la société le même rôle qu'accomplissent les reins pour l’organisme ; de toutes les théories qu’il assimile et de toutes les idées qu’il absorbe, l'intellectuel authentique et patriote ne laisse passer que les vraies et les utiles. De toutes les critiques et les reproches adressées à sa culture et à sa civilisation, l’intellectuel organique, patriote et authentique, ne laisse passer, par le filtre de son entendement sain et de son esprit en éveil que les bien fondées, les réelles et les utiles : « الحكمة ضالّة المؤمن أنّى وجدها طلبها » nous dit le prophète.
Et c’est en observant ce principe qui a permis à la civilisation arabo-musulmane d’intégrer tout le savoir et toute la sagesse des civilisations qui l’avaient précédée. Car le je de l’intellectuel arabo-musulman à cette époque était bien conforme au je cartésien : il objectivait par soi même et pensait ses objectivations soi même.
A cette époque le je des intellectuels arabo-musulmans, était un je de Maitres. Un je doté d’une substance. Un je doté d’une conscience de soi et pour soi. Un je doté d’un esprit capable de s’auto–objectiver face à la négativité qui se présente à lui, afin de n’en retenir, après l’avoir passée aux crible de son esprit, que les contenus positifs.
Or un pseudo intellectuel, un esprit servile, un homme sot, obtus, contradictoire, pédé et instrumentalisé ne peut en aucun cas s’acquitter de pareille responsabilité.
15- Ce qui rend nécessaire de penser à une ‘’commission’’, qui aurait pour tâche de préparer ‘’un projet de loi’’ qui mettrait notre culture et notre identité, les deux supports essentiels et nécessaires à tout "je" pensant qui pense par lui-même et pour lui-même, à l’abri des sots, des obtus, des contradictoires, des pédés et des instrumentalisés.