Le solde du Trésor s’écrase: ≈10 jours de salaires, les réserves en Devises fondent: ≈70 jours d’importations, les statistiques publiées par la Banque Centrale, sur son site officiel au 21-08-2018, font état d’une baisse des réserves en devises étrangères, à 10,8 Milliards de dinars. Quant au compte courant du Trésor, il a atteint 396 M² DT, soit à peine 10 jours de salaire de la fonction publique.
Depuis son installation à la tête de l’Institut d’Emission, Marwen Abassi s’active à asseoir une nouvelle politique monétaire qui consiste à agir efficacement sur l'offre de monnaie en vue de garantir la stabilité des taux d'intérêt, la stabilité des taux de change et la stabilité des prix.
En dépit des mesures prises par le gouvernement pour annihiler la libre circulation du cash dans les transactions commerciales (mesure non respectée au quotidien), et malgré le relèvement successif du taux directeur de la BCT, l’inflation continue à galoper à deux chiffres (affichage officiel : 7,5%) et le dinar poursuit sa dépréciation par rapport à l’Euro et au Dollar.
Pour lutter efficacement contre l’inflation et la dépréciation du dinar, les autorités monétaires et gouvernementales devraient innover et sortir de l’orthodoxie néoclassique. A présent on ne peut plus cacher la vérité aux Tunisiens : « l’aggravation du déficit courant par les importations sauvages de produits superflus est la principale cause de la tension exercée sur la balance des paiements, de la fonte des réserves en devises, et par voie de conséquence, de la dépréciation graduelle de la monnaie nationale ».
Certes, il est indispensable aussi de relancer la production nationale afin de réduire nos volumes d'importations, mais pourvu qu’on puisse enclencher les mesures de sauvegarde pour réanimer et galvaniser les PMI. Il y a lieu de rappeler que ces mesures sont recommandées par l’OMC, prévues dans les accords de libre-échange, et stipulées dans la loi N° 95-06 (du 23 janvier 1995 portant ratification des accords de l'Uruguay round - OMC) et dans la loi N° 1998-106 (du 18 décembre 1998, relative aux mesures de sauvegarde à l'importation).
Aussi, les acteurs politiques ne devraient-ils pas s’évertuer à trouver le consensus nécessaire pour créer enfin un climat politique stable afin de redonner confiance aux agents économiques ?