Il y a trop d'hommes et de femmes dans ce pays, qui, parce qu’ils ont des diplômes universitaires, se prennent pour des intellos, pour l'élite bien pensante moderniste et progressiste. Il y a beaucoup d’hommes et de femmes qui, dans ce pays, se chargent de vous éduquer et de choisir pour vous, en temps de démocratie.
Ce peuple, à qui ils se référent toujours, ils le méprisent, ils n'ont jamais essayé de le comprendre, ils croient qu'il pense d'office comme eux. Ils ne respectent pas ses croyances, ses us et coutumes, ses habitudes, sa culture qu’ils jugent rétrograde.
Ils ne voient pas ses difficultés, sa précarité, ses souffrances et les inégalités et les injustices dont il est victime. Le peuple qui ne pense pas comme eux est à leurs yeux arriéré et inculte et ils n’ont pas de temps à perdre et à lui consacrer.
Leur enseignement est que le peuple, même s’il parle, a tort. Si le peuple manifeste sa colère, il est indécent et il a tort. Ils sont complément déconnectés du peuple.
Le peuple, ils l'ont abandonné à Ennahdha. Si la Ennahdha gagne dans une élection démocratique, ce sera la faute du peuple qui est fanatique, arriéré, rétrograde, ils pestent contre ce mauvais peuple, ils se prennent pour les élus de Dieu et parlent au nom du peuple.
La Tunisie va mal, très, c'est la faillite économique, la crise politique au sein du pouvoir, les rues qui sont sales… ce n’est pas la faute de l'élite, c'est la faute au peuple.
En fait, L’enjeu pour l’élite, c’est le maintien de l’ordre établi, l’ordre ancien qui consacre la prééminence des pseudos intellectuels nantis, des plus forts car les plus forts sont les plus instruits et les plus à même de conduire le peuple qui, lui, se trompe toujours. Et Il se trompera toujours tant qu'il ne les aura pas choisis pour le conduire.
C'est la faute au peuple, aux pauvres, aux chômeurs, aux démunis
" yéstehlou ma krawéch ala rwéh hom "…