Retour sur Terre après le tout festif

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Au gris des visages qu’on croise, au vent qui fouette les ardoises, aux civilités vite expédiées, au soulagement qu’on éprouve en s’éloignant, à l’odeur de morgue qu’on laisse dans son sillage, au tic-tac des montres réglées aux satellites des habitudes, guettant les quatre zéros sur les cadrans pour sauter de joie, la seule bonne nouvelle vient de l’envie qui vous prend de détaler pour essayer de trouver un peu de paix dans une autre dimension !

Au fond, cette envie est aussi absurde que rasante, puisque tous les ans, après coup, je dis la même chose, sans avoir le courage de m’en prémunir avant !

Chacun son héroïsme !

En matière d’héroïsme, précisément, voici de quoi souiller abondamment le sol carrelé avec la vomissure des morts : les Charlie-salauds de la « république » n’ont pas fait dans le détail en cette fin 2015 : pas un ver n’a échappé à la cérémonie de distribution industrielle de breloques. Wolinski et Cabu, en tête de catafalque, ont « solennellement [été] décorés par des badernes de fond de ministère », sans qu’aucun n’en moufte le moindre refus, ni ne tire la chasse d’eau. Ou… Quoi encore !...

« Plus l’hôtel est borgne, plus le sommier grince », disait feu San Antonio dans l’une de ses aventures. Puisque nous sommes en pleine foire à la citation et à la reprise de textes anciens, ceci expliquant sans doute le naufrage moral actuel, j’en ajoute une suivante que j’emprunte cette fois à Emile Armand : « La nature vise toujours à l’emploi complet des facultés et des aptitudes de tout organisme, donc à son usure, donc à sa destruction. L’usure ou la consommation, c’est la fin de l’économie naturelle. »

Soyons audacieux, comme le proclame un collègue de bordée, qui n'a jamais lu de grands livres : je nous la souhaite longue et plate, cette satanée année !

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