Monsieur R. Ghanouchi a fait une déclaration qui restera gravée dans le marbre : la Tunisie est un oiseau qui vole avec ses 2 ailes : Ennahdha et Nidaa.
Cette déclaration est l'exemple porté à son summum de l'opportunisme et du cynisme en politique.
Est-il besoin de rappeler qu'au lendemain des élections post-révolution jamais Ennahdha n'aurait été porté au pouvoir sans ceux qui ont accepté de se coaliser à lui.
C’était l'époque où Ennahdha même triomphant était le parti "des pestiférés", mis en quarantaine par la quasi totalité du spectre politique. Seuls les républicains démocrates modérés du CPR et du Ettakatol avaient consenti, dans les déchirements et la douleur d'apporter leur soutien et contribution.
Cela participait de leur engagement moral et politique, c'était leur façon d'en finir avec l'exclusion des islamistes et de les réintégrer dans le jeu politique, comme c'était leur droit.
Le deal était aussi d'en finir avec l'arbitraire, le despotisme et la corruption du Destour et de toutes ses déclinaisons.
Ennahdha s'y est refusé et la période où il a assumé le pouvoir n'a été qu'une longue période de gâchis, faute de vision, de décision et de courage politique. Aujourd’hui Ennahdha n'aspire plus qu'à être une partie de l'establishment. La chose nous est présentée comme une avancée stratégique dans le chemin de la concorde, l'entente et de la coexistence pacifique, sauf qu'il n'en est rien sorti hormis la stagnation est une société bloquée et déboussolée.
Maintenant que la messe est dite, il ne fait plus guère d'illusions que l'islam politique est un leurre et une tromperie et que ce n'est qu'un archaïsme enveloppé de conservatisme.
Quant au Destour et toutes ses factions et déclinaisons, nous savons qu'il n'a pas fait de la Tunisie une Singapour. Ghannouchi pourra toujours se gargariser et se faire "selféiser " en compagnie de toutes les groupies du Nidaa, il n'en finit pas de se déshonorer.
Il devrait savoir que tous les oiseaux, même nantis de deux belles ailes, ne peuvent pas voler.