Et voilà que la ligue tunisienne des droits de l’homme « invite », hier soir, le chef du gouvernement à démissionner pour, dit-elle, que le dialogue puisse s’engager.
Et puis quoi encore ?
Toutes les outrances, toutes les impertinences sont aujourd’hui de mise en matière de politique en Tunisie. Il est vrai, maintenant, qu’entremetteurs et entremetteuses se croient revenus au bon vieux temps de la mêlée générale.
Faut-il rappeler aux gens de la ligue de maintenant qu’ils n’ont plus rien à voir avec la vénérable et prestigieuse ligue des années 80-90 à laquelle j’ai eu l’insigne honneur d’appartenir, qu’elle est devenue un appendice d’un parti politique qui en a fait sa courroi de transmission.
Il y a une constitution dans ce pays et des mœurs politiques que nous voudrions mettre à l’abri de tous les prédateurs.
La ligue tunisienne des droits de l’homme où ce qu’il en reste n’a rien à voir dans cette lutte pour le pouvoir.
La guerre d’usure et le recours à l’étranger.
Ce que nous voyons se dérouler sous nos yeux est tout simplement une guerre d’usure entre, nous l’avons suffisamment répété, le président de la république, le chef du gouvernement et le président du parlement.
Chacun a son agenda propre, chacun passe le plus clair de son temps, non pas à travailler pour le bien publique et le salut national, mais à mobiliser, chacun à sa façon, troupes et partisans.
Les manifestations prévues aujourd’hui samedi ne sont à cet égard qu’une façon de marquer des points et de prolonger la guerre d’usure.
Il est choquant et même criminel que les organisateurs de ces manifestations fassent fi de la vie des citoyens en les jetant en pâture à une pandémie encore très active. Il est même étonnant que ni le ministère de l’intérieur ni le ministère de la santé n’ait songé à interdire ces manifestations, c’est dire l’absence de l’état et l’irresponsabilité criminelle de ceux qui organisent ces rassemblements de foule.
Il n’a échappé à personne que depuis peu les « chefs de tribus » qui nous font hélas de plus en plus penser aux chefs de clans du malheureux Liban n’ont de hâte que d’approcher ici les représentants de l’Europe (la mascarade de la réunion du président de la république avec les représentants des pays européens) et là avec l’ambassadeur des Etats-Unis pour Mr Ghannouchi.
Il est d’ailleurs instructif et affligeant de voir comment Mr Ghannouchi parle aux médias américains « USA Today » en donnant toutes les marques de servilité à tel enseigne que s’est blessant pour notre orgueil national.
Les uns et les autres sont aujourd’hui en compétition ouverte et de plus en plus transparente à rechercher l’appui de l’étranger.
Ceci est absolument inacceptable et il faut le dénoncer haut et fort. L’usure de ce pays doit s’arrêter ; l’étranger reste un partenaire mais ne doit en aucun cas être partie prenante à nos conflits intérieurs.