À qui faut-il s'en prendre ? À un député qui exige de policiers qu'ils cessent d'appliquer des mesures administratives qui sont contraires à la loi ou à une administration qui oblige ses agents à appliquer ces mesures illégales ?
Est-ce que la lutte contre le terrorisme est un motif suffisant pour que la police se donne à elle-même le rôle du juge ? À quoi servent les juges dans ce cas ? Laissons la police "travailler" comme au bon vieux temps : voilà le souhait de nos braves gens, à qui l'ordre démocratique et le respect des lois qui y prévaut ne conviennent pas.
Dans un pays qui se respecte, c'est au juge d'apprécier ces éléments et de faire le tri : ce n'est ni aux policiers ni aux braves gens que nous sommes.
Dans tout pays qui se respecte, la police applique les lois existantes : elle ne les viole pas en se donnant à elle-même ses propres lois, en se comportant comme un Etat dans l'Etat. C'est de ça qu'il s'agit. En Tunisie, il y a des dispositions qui précisent de quelle façon on procède dans les cas qui peuvent donner lieu à interdiction de voyage. Ces dispositions sont ignorées et la police continue de fonctionner en vase-clos
On ne va quand même pas changer d'avis sur une question pareille parce qu'on risque de se retrouver dans le camp de l'affreux jojo de service. Si l'affreux jojo en question réclame que la loi soit respectée et que le travail de la police ne s'accomplisse pas selon des pratiques anciennes qui sont contraires aux mœurs démocratiques et qui sont synonymes de dérives et d'abus iniques, eh bien soit : on sera dans son camp.
On ne nous fera pas changer de position sur ce qui est bon et sur ce qui mauvais pour ce pays. Surtout pas en ce moment où l'on assiste à une poussée de nostalgie pour les anciennes méthodes, que l'on voudrait nous imposer au nom d'une urgence qu'on amplifie à cor et à cri : la raison de l'hystérie ne passe pas !