Un président élu démocratiquement au suffrage universel, sur la base d'une Constitution démocratique, avec une large majorité, qui, d'une part a jugé l'homme vertueux, désintéressé, intègre et honnête et d'autre part a fait barrage à son rival, un escroc notoire...ce qui explique ce vote plébiscitaire, chose commune qui arrive souvent dans les compétitions électorales quand l'un des candidats est jugé foncièrement dangereux et que tout le monde se ligue contre lui pour l'écarter du pouvoir.
Ce vote plébiscitaire ne constitue pas donc une adhésion à un programme qui n'existait pas, c'était le vote de la Tunisie révolutionnaire et démocrate, la Tunisie intègre et honnête, alors que les nostalgiques de l'ancien régime et de la dictature mafieuse, les nervis de la corruption, les barons de la contrebande, ont voté massivement pour Nabil Karoui…
Ceux qui aujourd'hui cherchent coûte que coûte à revenir à la case dictature sont ceux qui paradoxalement ont voté pour Nabil Karoui, Abir Moussi et les vestiges du RCD, ceux-là constituent aujourd'hui la base d'une coalition réactionnaire hétéroclite qui veut nous faire vivre un remake de 1987.
Hétéroclite car derrière cet étrange écran de fumée existent aussi les fantassins de l'ancien régime : la gauche stalinienne, l'élite corrompue et béquille de toutes les dictatures, une partie des journalistes, surtout les vieux clous rouillés, ceux qui ont toujours formé le cénacle des courtisans de Ben Ali, et bien sûr de larges pans de la bourgeoisie francophile tunisienne, ces harkis qui ont toujours plombé les expériences démocratiques en Tunisie…
Chose curieuse, ils se nourrissent souvent d'une culture française humaniste, libérale et démocratique mais ils vomissent la démocratie en Tunisie...leur seul alibi, car c'en est un, est bien sûr Ennahdha…