Si on sacrifie la démocratie pour sauver le pays on perdra les deux…

Tant pis pour la démocratie. Mais Quid de la redevabilité...?

La démocratie à la tunisienne a fomenté une classe politique dont une bonne partie est corrompue. Elle a même fait monter des criminels du droit commun à des postes clés de l'état.

Le discours "politiquement correct" qui ne cesse de séduire une bonne frange de la population (même des pseudo intellectuels) est que la démocratie n'est pas la bonne solution pour nous.

La solution ! Balayer tout d'une seule main et que le président de la République, assisté par des "patriotes compétents", exerce toutes les attributions nécessaires pour gouverner le pays. Le président de la République n'est ni un ange ni un petit dieu, ni une personne infaillible.

Il peut ne pas prendre la bonne décision ou ne pas désigner la bonne personne à la bonne place ou être trahi par celui ou ceux à qui il aura donné confiance. La désignation de Mechichi en est la preuve irréfragable.

À ce moment-là qui va rendre compte au peuple ? Qui va juger des actes des êtres humains qui auraient été investis de gérer le pays ? Qui peut contrôler l'action du gouvernement ? Qui peut censurer, juger et superviser !? Le président de la République !

Oui. Mais ça sera par l'intermédiaire d'un certain nombre de fonctionnaires qu'il aura nommé à sa discrétion ou à la discrétion de ses confidents qui ne sont pas comme tous les communs des mortels au-dessus de tout soupçon.

Un État juste, disait J Rawls, n'est pas seulement une démocratie mais aussi une administration redevable.

Une administration redevable, c'est une administration qui rend compte de ce qu'elle fait et qui doit être sanctionné en cas d'erreur. La redevabilité (accountability en anglais) est le corollaire de la démocratie. On ne peut pas concevoir un système redevable en dehors de la démocratie.

Dans les régimes politiques où le pouvoir est concentré entre les mains d'une seule personne (entouré d'une équipe de technocrates à l'image de Sissi) il n'y a point de redevabilité. Toutes les décisions seront applaudies. Tous les échecs sont transformés en exploits.

Un système de propagande à la Goebbels ou Sahhaf s'installe petit à petit...et se chargera du nécessaire. (Statistiques de la BCT !!!!).

En un mot, si on sacrifie la démocratie pour sauver le pays on perdra les deux.

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