La sottise arrogante de l’un et la lâcheté des autres…

Il n'existe pas de populisme intelligent, le populisme est par définition sot, imbécile, couard et violent. Il porte les stigmates de toutes les frustrations accumulées par un individu, de toutes ses tares, de tous ses complexes, c'est un exutoire autorisant des formes de désinhibition brutales et incontrôlables.

Ce qui est pathétique c'est qu'il réussit à interpeller des personnes intelligentes mais fortement imprégnées par leurs colères et déceptions respectives si bien qu'elles sont subjuguées et fascinées par ce discours qui les caresse au sens du poil et éveille en eux tous les mauvais sentiments dont notamment l'aigreur, la rancune et la rancœur…donc ce ressentiment obstruant toute forme de raisonnement citoyen et responsable.

Le populisme dans sa version tunisienne est revanchard, vindicatif, sectaire, clivant, brouillon, incohérent, déstructuré, chaotique, il avance sans prévention ni prudence, démolissant tout sur son passage, enivré par sa puissance déstabilisatrice et par sa haine féroce....

Il est dans l'hystérie, si bien qu'il est incapable de réfléchir et d'orienter son action en dehors de son périmètre initial , celui de la destruction , de l'agression permanente, des convulsions fébriles qui endommagent le lien social et deviennent un facteur prépondérant de son délitement...car le populisme a besoin pour croître et prospérer d'un ennemi social, idéologique, politique, économique, d'un ennemi interne à l'égard duquel toutes les animosités sont permises pourvu que le bon peuple soit en harmonie avec les colères de son dictateur, colères permanentes qui assurent sa mainmise sur l'Etat et sa confiscation du pouvoir jusqu'au jour où ce peuple trompé et berné prend conscience de l'ampleur du fiasco....moral et économique...de l'ampleur du désastre dont il a été le complice passif.

Et l’élite ???

L'état d'hibernation profonde dans lequel se trouve les élites tunisiennes depuis bientôt trente ans est responsable de cette dérive à laquelle nous assistons, presque hébétés et désarmés…

Une élite accrochée d'abord aux basques d'un tyran mafieux et illettré, ensuite, encline à se prostituer au profit de tous les pouvoirs qui se sont succédé, enfin complètement impuissante à faire face à une déferlante populiste et fasciste qui risque de tout saccager sur son passage…

La pathologie majeure de l'élite tunisienne est son opportunisme donc et consécutivement sa lâcheté, elle n'entreprend rien, fonctionnarisée par l'Etat, elle a perdu toute autonomie, devenant l'instrument docile et obéissant de l'Etat, et changeant d'allégeance à chaque fois que ses petits intérêts sont menacés.

Ce n'est pas exactement une élite, c'est une pléthore de fonctionnaires irréductibles à toute liberté intellectuelle. Elle est endormie, anesthésiée, complètement léthargique et affreusement disponible à toutes les compromissions morales et si elle se compromet souvent ...c'est parce qu'elle se prostitue et n'éprouve ni honte ni remords à le faire.

Face au dégoût et au mépris qu’éprouve envers eux le Président, cette élite reste étrangement et honteusement silencieuse. La moindre des dignités aurait été de ne pas déserter rapidement le champ de bataille démocratique.

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