Ce que nous vivons aujourd'hui ressemble à s'y méprendre à ce que d'autres populations ont vécu quand le fascisme drapé des oripeaux d'un populisme scélérat, ignare, abject et voyou s'est emparé des esprits dévoyés au point de créer les conditions propices aux lâches persécutions et à l'émergence de formes de violence délinquantes, criminelles et hystériques.
Le clivage entre démocrates et fascistes a endeuillé l'humanité, il a été à l'origine de toutes les catastrophes et de toutes les hécatombes, de tous les goulags, de tous les pogroms et de toutes les tueries...Le mal et le vice se répandent beaucoup plus rapidement que la vertu car cela interpelle l'instinct animal et tout ce qui est mauvais et malsain en nous.
L'esprit est pris dans le tourbillon des haines, des frustrations, des vengeances, des aigreurs assumées, des aversions, des discriminations, des égoïsmes, il est oblitéré par tout ce qui trouble son sens du discernement et l'empêche d'être lucide et intellectuellement armé pour lutter contre ce mal sournois qui s'insinue en lui au point de le rabaisser au rang d'une bête sauvage.
Arendt disait que le moindre mal est le mal.... Il est peut-être encore temps de se ressaisir avant que la Tunisie ne sombre dans la folie meurtrière…
La nouvelle troïka : Chaâbane, Moussi, Baccar....
Faire du neuf avec du vieux, du très vieux, du moisi, du ranci, du mauve à peine sorti de la naphtaline...C'est ce que veut le peuple de Kaïs Saied avec l'assentiment des sponsors saoudiens et émiratis et probablement d'autres soutiens infréquentables que nous découvrirons au fil des jours.
Ce n'est pas un hasard si les mêmes qui ont soutenu soixante ans de dictature, de pillage, de déchéance morale et intellectuelle, de corruption tous azimuts, de terreur et d'inquisition soient aujourd'hui aux premières loges et défendent bec et ongles un Président battant désormais pavillon mauve…
La roublardise consiste à tenir un discours révolutionnaire pour caresser au sens du poil les ingénus, les naïfs et les vindicatifs et en même temps de restaurer l'ordre ancien avec les mêmes courtisans et les mêmes fripons...ceux dont la vocation est de manger à tous les râteliers…
Abir prépare, sans être inquiétée et sans craindre l'ire du Président, sa campagne électorale, elle sillonne le pays, tient des meetings, protégée par le système et ses forces de l'ordre, et pour tromper son monde, lance parfois des piques à Saied sans que celui-ci ne réagisse à son insolence...car il doit beaucoup à celle qui fut la véritable instigatrice du coup d'État, et probablement, celle que prépare le système pour la succession de Kaïs Saied.
Je plains vraiment ceux, qui, de bonne foi, ont suivi le mouvement caprin et bovin…même si la ficelle était trop grosse...et que la naïveté ne pouvait pas tout expliquer…
Ils savaient que la meilleure façon d'enterrer la démocratie était de l'avilir, de la salir, de la souiller...pour autoriser les forfaits les plus abominables…
Mnihla, son café populaire, son cappuccino matinal, sa cigarette "cristal", sa boulangerie, sa baguette...sont désormais un très lointain souvenir....
Le cortège impressionnant qui avait accompagné avant-hier Saied à Bizerte nous rappelle les temps " bénis" de la dictature mauve où les déplacements de Ben Ali nécessitaient la mobilisation des forces de l'ordre, de l'armée, des ogives nucléaires et des radars de l'OTAN....
Nous sommes désormais dans la démonstration de force, dans l'étalage funeste d'une armada prête à en découdre avec tous les virus et tous les parasites.
Saied, commun des mortels, personnage anonyme et fruste, élu parce qu'il semblait humble, sincère, modeste…s'est transformé au fil des jours en dictateur populiste, mégalomane, hystérique et irascible.
La machine qui s'est mise en branle, nous connaissons tous ses mécanismes, sa manière d'opérer et ses mises en scène…Nous sommes en 2021, eux, ils nous sortent l'artillerie de 1987…comme si l'histoire s'était figée…Triste et pathétique régression….