“La liberté est un bagne aussi longtemps qu'un seul homme est asservi sur la terre. Albert Camus /Les Justes
Voilà un jeune gaillard vrai, honnête, sincère et authentique dont le naturel et la spontanéité ont résisté à l'effet corrosif du temps , à l'usure des mots effilochés, esquintés, fatigués, essoufflés et son engagement pour la démocratie et les libertés n’a pas pris un pli.
Né pour résister, né pour combattre les ténèbres de l'ignominie, né pour être libre, il a traversé le temps, les époques avec la hargne du militant démocrate et le respect de soi des Justes.
En homme d'honneur, il se dépensa sans compter sous Bourguiba qui l'emprisonna, sous Ben Ali qu'il osa narguer et provoquer dans un duel présidentiel juste pour révéler au monde la lâcheté du dictateur et sa petitesse, homme de perspectives et d'horizons lointains, il n'admit pas que sa vie fût une vie terne, fade et sans saveur, elle devait être d'un rouge flamboyant comme un coucher de soleil impétueux et sentir le romarin de sa terre natale cramée par le soleil et balayée par le Mistral de la liberté.
Taquin, sarcastique, tantôt aimable et souriant tantôt profond et grincheux, ce qui l'épouvante le plus c'est les grandes trahisons, les compromissions morales, les désertions des champs d'honneur, le renoncement à soi et à ses valeurs, la terrible déchéance des vils et des opportunistes, la descente en enfer des mesquins et des pleutres, cela provoque ses grosses colères, colère d'un homme qui a vécu debout et qui ne mettra jamais genou à terre, pas par orgueil, pas par vanité mais par amour de la grandeur du mot liberté.
Dès qu'il sent que celle-ci est menacée, il se précipite, met ses banderilles dans son escarcelle et se lance dans l'arène , le regard fixé sur la bête immonde …avec une seule et unique intention l'abattre…
Premier de cordée, il ne choisit pas ses compagnons car tous les hommes libres sont ses compagnons, son amitié ne s'effrite jamais quand elle épouse ses idéaux de jeunesse qui sont demeurés intacts comme préservés de ce mauvais sort qui souvent frappe les âmes indolentes et fragiles.
Aujourd'hui, alors que plus jeunes que lui se moquent éperdument de l'avenir du pays, il n'hésita point à défier ce fascisme naissant, ayant compris avant tout le monde, que la bête immonde était de retour, qu'il fallait vite dégainer et l'abattre avant qu'elle ne lui ôtât ce pour quoi il vit: sa liberté…
Affamé de liberté, il mène comme à l'accoutumée son combat, montrant l'exemple, montrant le chemin, ce chemin jusqu'à hier très peu fréquenté mais qui depuis le 14 janvier 2011 est devenu celui de la dignité et de la liberté…
Une grève de la faim comme un baroud d'honneur, une manière de dire au fascisme que ces terres sont les siennes et qu'il ne laissera personne les confisquer.
Il est rare que je sois dans le panégyrique, mais connaissant sa modestie et son humilité , je sais qu'il sait que le mot est vérité dès que l'on parle de lui.
Fier de toi …l'ami.