Les propos tonitruants récemment tenus dans les médias par le nouveau Gouverneur de Tunis (un proche du président de la République) sont pour le moins préoccupants. Dans le fond et la forme.
Complètement délié de son devoir de réserve, en parlant des partis et de leur intention de manifester demain, il considère que ceux-ci :
«Sont dans un état d’inconscience, n'ayant rien réalisé depuis dix ans (!), qu'ils font partie du passé (!!), et qu'il n’y a pas d’intérêt à leur appel à manifester (!!! ), que « s'ils ont le droit de s’opposer à l’actuel processus, ils ne signifient rien pour nous (!!!!), leurs pratiques constituent un parasite pour les gouvernements (!!!!! )».
Je croyais à tort, qu'un Gouverneur, qui est par définition, le représentant de l'Etat (et pas n'importe lequel), restait soumis à une obligation de réserve renforcée, puisque que plus le niveau hiérarchique de l'individu est élevé, plus son obligation de réserve est contraignante...
Mais depuis le 25 juillet, il semble que sous nos cieux, tous les verrous de la psychologie du service public ont sauté et que de nouvelles mœurs politiques ont désormais cours : plus rien n'interdit de faire de sa fonction l’instrument d'une propagande à des fins politiques…