Avant hier soir, le président de la République convoquait le conseil de sécurité nationale pour affirmer, à bon droit, qu'en aucun cas, il ne pouvait dissoudre l'ARP pour cause d'activation de l'article 80 relatif aux pouvoirs exceptionnels que lui confère la constitution (dissolution qu'il pouvait et aurait dû faire le 25 juillet sans recourir audit article 80).
Mais il a suffi hier soir d'une rebuffade parlementaire annulant toutes les mesures prises depuis son pronunciamento de l'été dernier, pour qu'il renie tant ses convictions que son analyse et prononce la dissolution de l'ARP.
Maintenant cela fait 3 ruptures de légalité constitutionnelles en l'espace de seulement 8 mois par un même président : 25 juillet, 22 septembre et 30 mars.
Ça commence à faire beaucoup…
Fayçal Bekri
Les raisonnements alambiqués des tocards de la politique politicienne…
Il existe une vieille règle qui est toujours d'actualité : ceux qui n'ont jamais combattu la tyrannie et les tyrans pour divers motifs dont le principal : la peur des représailles….ne peuvent en aucun cas défendre la démocratie quand celle-ci est menacée…Alors, ils trouveront toujours un bon prétexte pour justifier leur poltronnerie et leur incapacité chronique à être des citoyens respectés et respectables, vigilants et attentifs à tout ce qui peut mettre en danger la permanence du système démocratique…
Pire, ils se sont tellement habitués à leur triste servitude qu'ils reprennent vite tous les mauvais réflexes dont la dictature les a si généreusement dotés…Comme si dix ans de démocratie, vécus souvent dans la démesure et le lynchage, le mensonge et la manipulation…était un lourd fardeau pour leurs frêles épaules dont il fallait se délester rapidement…
Je trouve choquant par exemple que ces énergumènes considèrent qu'un putsch est légitime et légal alors qu'un parlement élu au suffrage universel, donc démocratiquement élu, malgré ses couacs, ne peut pas tenir assemblée parce que ses activités ont été gelées manu militari par un putschiste, alors que le retour à la vraie légalité passe inévitablement par le retour des activités parlementaires même si celles-ci devraient être conditionnées par la tenue dans les plus brefs délais d'élections législatives et présidentielles, par l'approbation d'une nouvelle loi électorale, par l'élection de nouveaux membres de l'ISIE et de la HAICA et pourquoi pas par l'élection des trois membres de la cour constitutionnelle….et enfin un vote de confiance pour un gouvernement d'union nationale tout à fait légitime et légal….C'est un passage obligé pour sortir de la crise et il n'en existe pas d'autres….
Chiheb Boughedir