En l'absence d’une communication officielle tunisienne au sujet des péripéties de l'exfiltration rocambolesque vers la France a partir du territoire tunisien de l’activiste algéro-française Amira Bouraoui, apparemment entrée clandestinement en Tunisie, la crise diplomatique algéro-française semble accompagnée, sans confirmation officielle tunisienne, par le limogeage et le remplacement le jour même du ministre tunisien des affaires étrangères.
Si ce limogeage semble répondre à une longue liste de griefs qui sont opposés à ce ministre depuis un certain temps par de nombreux diplomates et observateurs tunisiens et étrangers y compris ceux considérés proches du président Kais Saied, la responsabilité du ministère des affaires étrangères dans le cas d'espèce gagnerait à être mieux étayée.
Cette affaire exacerbe le malaise suscité par le déficit de communication officielle et le sentiment que la souveraineté tunisienne nous glisse entre les doigts en voyant un état étranger s'offusquer d’une prétendue violation du territoire national tunisien dans un mutisme tunisien assourdissant, surtout que le président de ce pays frère et voisin se permet d'évoquer avec ses interlocuteurs étrangers la situation en Tunisie et même selon la présidente du conseil italien « les scénarios en Tunisie ».
Entre un frère et un tuteur, surtout en relations internationales, il y a une différence à clarifier et préserver.