Le naufrage de la Tunisie est perçu avec une telle acuité chez nos frères et partenaires que certains évoquent une réunion internationale de donateurs pour la Tunisie.
Cette distinction qui met la Tunisie de Hannibal et Bourguiba dans le même panier que certains pays sinistrés et faillis pourrait conférer un ballon d'oxygène qui finira par s'avérer éphémère dans l'état actuel de gestion du budget de l'Etat tunisien.
Par contre, ce qui nous collera à la peau comme une balafre indélébile sera l’image d’un pays qui a dilapidé un capital socio-économique qui faisait l’envie de nombreux pays et a raté le binôme démocratie-développement pour devenir un pays en détresse à la merci de la charité internationale.
La Tunisie a de nombreux atouts pour une relance durable sans la charité internationale pourvu qu'elle réussisse à se débarrasser de la mentalité d'assistés et de « beylik ».
Il est grand temps de recentrer le rôle et l’intervention de l'Etat et de le désengager des activités économiques qui n’ont nourri que des situations de rente, de corruption et de déficit public, en plus de l'inefficacité flagrante desdits services publics.
Il faut se rendre à l'évidence que l’état moderne n’a pas vocation à servir de transporteur (fissfiss ou air peut être), de fabricant de narguilé et d’engrais ou de commerçant d’huile, de thé, de sucre et de café, alors que les secteurs qui relèvent de sa vocation fondamentale comme la sécurité, la fiscalité, la santé et l'éducation souffrent d’un déficit tragique de ressources humaines et matérielles.
Si l’on veut préserver sa dignité et sa souveraineté, il faudra avoir le courage de prendre les décisions qui s’imposent et assumer volontairement et courageusement les sacrifices incontournables.