Les faillites bancaires locales ne signifient pas que nous sommes dans une crise bancaire systémique, et les mesures de stress financier ne sont pas encore à des niveaux alarmants, mais les banques qui ont fait faillite aux États-Unis étaient importantes et il pourrait y en avoir d'autres à venir. En effet, les récentes ruées sur les dépôts dans les banques américaines ont été importantes, (environ US1T), bien que les sorties à l'échelle du système aient été beaucoup plus faibles.
Une contagion internationale s'est produite, avec l'échec du Crédit Suisse et de la Fed à fournir des liquidités en dollars à l'étranger. Mais jusqu'à présent, les tensions bancaires en dehors des USA ont été relativement modérées. Les conditions pourraient toutefois se détériorer rapidement si d'autres établissements se trouvaient en difficulté.
Bien que les turbulences récentes aient été en grande partie un problème de liquidité, il existe également des problèmes du côté des actifs. Les banques américaines sont assises sur d'importantes pertes non réalisées sur les titres – potentiellement jusqu'à 3 % des actifs – en raison de la hausse des taux. En même temps, les banques sont également confrontées à des pertes potentielles de 15% ou plus dans des domaines tels que l'immobilier commercial, qui constitue une grande partie de leurs actifs, et les prêts à effet de levier.
Les banques sont mieux placées qu'en 2007 pour résister aux pertes et au stress de financement. Mais l'endettement est toujours élevé par rapport aux normes historiques, et il existe des poches de faiblesse, y compris certaines banques des marchés émergents. Le shadow banking est un autre domaine à risque. Les difficultés bancaires actuelles constituent un test de résistance important des réformes réglementaires du secteur bancaire introduites après la GCF.
Les tensions sur les banques se transmettront à l'économie réelle principalement via le resserrement des conditions de crédit. De combien ? Ce n'est pas encore clair. Il est important de noter que cela peut prendre du temps car la dépréciation des actifs – et les réactions des banques à celle-ci – pourrait être un processus lent.