Le président de la République française ne devrait plus tarder à s'inspirer des méthodes de son homologue Tunisien. En qui, faut-il le souligner, il reconnaissait, lors du sommet de la francophonie à Jerba, tenu en novembre dernier, les qualités d'un "grand constitutionnaliste".
Ainsi, tous les ingrédients sont réunis, pour opérer un remake du 25 juillet Tunisien : une assemblée nationale déchirée, une rue incandescente, des médias en effervescence décrétant partout la "chienlit".
D'autant plus, qu'il y a manifestement 'péril imminent' en la demeure.
C'est ainsi que Mohamed Bayrou ex-patron du Tayyar/Modem lui susurre à l'oreille d'appliquer, sans délai, l'article 16 de la constitution, qui ressemble comme une goutte d'eau à notre fameux article 80.
Pendant que Haykel Ciotti du Echaab/Les Républicains dit à qui veut l'entendre qu'il faut en finir au plus vite avec cette "décennie noire"...
De leur côté, Sadok Gicquel et Amine Rosonvallon, la fine fleur du droit constitutionnel local, voient en lui la réincarnation de De Gaulle et dans leur rêve de grandeur, s'échinent à lui trouver toutes les arguties juridiques, même les plus farfelues.
Il ne manque plus à ce tableau qu'une surdouée de la politique qui déboule dans les travées du parlement munie d'un porte-voix, gilet pare-balles et casque pour faire l'indispensable travail de sape nécessaire au discrédit général de la classe politique.
Mais il s'en passera, parce que les choses sont désormais mûres pour éteindre parlement & gouvernement, s'arroger sans ménagement les pleins pouvoirs, organiser une consultation digitale d'envergure nationale, biffer d'un simple trait de plume la constitution en vigueur qui commence à dater maintenant, en rédiger personnellement une autre, même s'il faudra s'y prendre à deux reprises pour apporter les corrections nécessaires, convoquer un référendum (pourquoi pas un 15 août...) et dans la foulée tenir des législatives en privant les partis traditionnels d'y participer.
Dans le même temps, il multipliera diatribes, philippiques, objurgations et harangues pour bien se faire comprendre...
Ensuite, il pourra s'appuyer sur divers relais de la société civile, lesquels, mis devant le fait accompli et n'en pouvant plus, le supplieront de ne plus revenir à l'avant "25 juillet" en quelque sorte…