La libération de Kadi Ihsane, brillant journaliste, dont les analyses ne laissent pas indifférent (et c'est pour cela qu'il a été arbitrairement arrêté), ne relève pas du droit, mais de la morale. C'est illégal de violer la loi, mais c'est immoral de la part des autorités de l'instrumentaliser à des fins politiques…
Le droit dans un Etat est clair: les autorités arrêtent toute personne qui remettrait en cause le principe du monopole de la violence appartenant à l'Etat. Or, il n'y a pas un seul journaliste en Algérie qui remet en cause ce monopole.
Instrumentaliser le droit de façon cynique pour faire taire des journalistes qui ne font que leur travail d'information et d'analyse, c'est affaiblir toute la profession et la priver d'être utile au pays et à son avenir. C'est décrédibiliser la presse nationale et crédibiliser les sources extérieures d'information, qu'elles soient professionnelles ou mal intentionnées.
La prison pour Kadi Ihsane, c'est la prison pour toute la presse méritant le respect. Son maintien en prison sera le signe évident que les décideurs, au-delà du président Tebboune qui n'a pas le pouvoir de le libérer, ne veulent pas d'une presse professionnelle et digne. Ils veulent une presse apologétique qui chante les louanges du régime.